Le Musée de Picardie dépasse son objectif pour la restauration d’un Gabriel Ferrier

Lancée en janvier 2025, la campagne de mécénat participatif du Musée de Picardie a dépassé son objectif initial au printemps. Le projet de restauration des Mères maudissent la Guerre (1889) de Gabriel Ferrier a ainsi récolté plus de 26 000€, soit 6 000€ de plus que ce qu’attendait l’institution.

Les mères maudissent la guerre (1889) Gabriel Ferrier (Crédit : Musée de Picardie)
Les mères maudissent la guerre (1889) Gabriel Ferrier (Crédit : Musée de Picardie)

Depuis 107 ans, Les Mères maudissent la Guerre (1889) de Gabriel Ferrier se languissait dans les réserves du Musée de Picardie, à Amiens. En janvier 2025, l’institution picarde a lancé une campagne de mécénat participatif afin de restaurer la toile et l’exposer dans ses collections. Avec un objectif de départ de 20 000€, le Musée de Picardie a récolté plus de 26 000€ de dons des particuliers. La restauration de l’œuvre devrait débuter en septembre prochain dans le Grand Salon du musée, donnant l’opportunité aux visiteurs d’assister à ce chantier.

Voir aussi : La petite ville italienne d’Avezzano souhaite récupérer une œuvre du Louvre

En quatre mois, ce sont plus de 250 contributeurs qui ont effectué des dons pour la restauration du tableau. La collecte, initialement prévue jusqu’au 9 mars, a été prolongée jusqu’au 9 avril et a considérablement dépassé son objectif initial. Pour la restauration complète de la toile, le Musée de Picardie a évalué un montant total de 60 000€. Les fonds issus du mécénat participatif seront donc complétés par une sollicitation d’entreprises locales.

Une œuvre monumentale pour le Musée de Picardie

Présenté en 1889 lors de l’Exposition universelle sur les Champs Elysées, Les Mères maudissent la guerre s’inspire des vers du poète latin Horace, « Bella detesta matribus ». L’œuvre a été réalisée par Gabriel Ferrier, dans le but de dénoncer les ravages de la guerre, et notamment ceux du conflit de 1870. Lors de l’événement parisien, le tableau reçut une médaille d’or et de véritables louanges, ce qui encouragea l’Etat à l’acquérir. Les Mères maudissent la guerre fut ensuite envoyé à Amiens pour le Musée de Picardie et exposée dans le Grand Salon de l’institution pendant 28 ans. En 1918, un bombardement détruit une partie du Musée et l’œuvre fut remisée temporairement.

Voir aussi : Loto du Patrimoine 2025, 18 monuments sauvés par la FDJ United

« C’est un tableau exemplaire des grandes compositions académiques, témoigne Pierre Stépanoff, le directeur du Musée de Picardie. Gabriel Ferrier s’y montre virtuose dans sa palette et dans l’anatomie. Son sujet était courant après la guerre de 1870, mais son traitement allégorique est intemporel. » Dans un communiqué de la Ville d’Amiens, M. Stépanoff explique cette restauration tardive par le retour à la mode de l’académisme, comme on peut le voir avec le Musée d’Orsay. « Nous restaurons nos œuvres pas à pas. C’est désormais son tour ! […] Il est conservé sur rouleau. La surface est encrassée, le vernis oxydé. Il y a des déchirures et des lacunes que nous restituerons grâce à des photos de l’Expo universelle, » précise-t-il. La restauration devrait prendre un mois et demi et mobiliser une vingtaine de spécialistes.


Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *