Les fouilles menées sous la cathédrale Notre-Dame de Paris par l’équipe de Christophe Besnier ont permis de dévoiler de nombreux objets exceptionnels. De 2022 à 2024, ces fouilles préventives de l’INRAP ont ainsi mis au jour plusieurs trésors d’Histoire.

Construite entre le XIIe et le XIVe siècle, l’emblématique Notre-Dame abrite plusieurs siècles de notre Histoire. C’est la raison pour laquelle le gouvernement français a encouragé des fouilles préventives, de 2022 à 2024, en marge de la reconstruction du monument. Ces deux années ont permis à l’équipe d’archéologues de Christophe Besnier de fouiller une zone représentant 10% de toute la surface de la cathédrale, sur seulement 40 cm de profondeur.
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Néanmoins, ce champ relativement réduit que les spécialistes ont exploré comptait plus d’un millier de fragments historiques. Plusieurs objets ayant été découverts dès le premier mois de fouille, l’équipe de M. Besnier a pu continuer d’œuvrer pendant près de deux ans. En avril 2024, le journaliste Didier Rykner, de La Tribune de l’Art, déclarait d’ailleurs : « Il serait impardonnable de laisser de telles splendeurs dans le sol de la cathédrale. Les fouilles doivent continuer ».
Malgré le nombre exceptionnel d’objets découverts sous le sol de Notre-Dame, certains sortent toutefois de l’ordinaire. Il s’agit notamment du sarcophage en plomb d’un prêtre du XVIIIe siècle, analysé aux rayons X par le CHU de Toulouse. Selon les experts, ce tombeau appartiendrait à Antoine de la Porte, décédé en 1710. De même, l’équipe de M. Besnier a découvert l’emplacement précis de la sépulture du poète Joachim du Bellay. Plusieurs sources indiquaient effectivement qu’il avait été enterré dans la cathédrale, mais, jusqu’ici, les archéologues n’avaient pu localiser son tombeau. Selon le généticien Eric Crubézy, « il pourrait s’agir d’un enterrement temporaire devenu permanent ».
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« Les vestiges collectés alimenteront deux grandes collections : une collection patrimoniale, destinée à des expositions muséographiques (sculptures, assemblages de charpente) et une collection d’étude, préservée par la DRAC pour des recherches futures, incluant des matériaux encore peu étudiés. Ce double usage garantit une valorisation pérenne du patrimoine exceptionnel issu de l’incendie de Notre-Dame de Paris, tout en nourrissant des avancées scientifiques durables, » affirme le Ministère de la Culture dans un communiqué.
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