En 2022, une licence d’exportation a été demandée aux autorités de Venise pour Sans titre (1913) d’Amedeo Modigliani. Cependant, une analyse approfondie de l’œuvre ont permis de déterminer qu’il s’agit d’un faux et d’empêcher sa mise en vente.
En 2022, une licence d’exportation est demandée aux autorités de Venise pour permettre à une œuvre d’Amadeo Modigliani (1884-1920) de franchir les frontières. Le dessin en question, nommé Sans titre (1913), suscite immédiatement les soupçons des historiens de l’art travaillant pour la Commission d’exportation. Ces derniers reconnaissent qu’il est similaire à ceux de la série des « cariatides », réalisés par Modigliani entre 1912 et 1914, mais doutent de son authenticité. Le style et le degré de réalisation technique présentent plusieurs défauts, inhabituels chez l’artiste. De plus, peu d’informations sont fournies aux autorités quant à la provenance de Sans titre, même après plusieurs relances. Suivant la procédure, la Commission d’exportation donne malgré tout une estimation de l’œuvre – s’élevant à 300 000 €, mais suggère une analyse approfondie.
Quelques semaines plus tard, Sans titre est confié au Commandement des Carabiniers pour la Protection du Patrimoine Culturel (Carabinieri TPC), une unité de la police italienne chargée de lutter contre les délits liés aux antiquités et à l’art. Les Carabiniers ouvrent ainsi une enquête sur l’œuvre, afin de déterminer son authenticité et sa provenance. Ces derniers ont réussi à retracer l’origine du dessin jusqu’à une galerie d’art située dans les Abruzzes, qui espérait le vendre pour le compte d’un particulier. Lui-même affirmait avoir reçu Sans titre de son père adoptif, qui l’aurait acquis auprès d’une galerie locale. Suite à cette découverte, les Carabiniers ont transmis l’affaire au laboratoire des faux de l’université Roma Tre, qui a déclaré récemment que Sans titre est effectivement un faux Modigliani.
En 2024, les autorités de Venise ont officiellement ordonné la confiscation du dessin et sa remise au Laboratoire des Faux-Monnayeurs de Rome. A l’heure actuelle, l’enquête sur la provenance du faux se poursuit et les Carabiniers examinent « l’hypothétique responsabilité pénale d’une personne dénoncée pour avoir mis en circulation une œuvre d’art contrefaite ». En outre, ils enquêtent depuis 2019 sur l’exposition présumée de plusieurs œuvres de Modigliani à Gênes.
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