L’analyse 3D permet aux archéologues d’enquêter sur des pratiques funéraires romaines

Malgré une étude constante des cultures anciennes, les historiens font parfois face à de véritables énigmes. En Angleterre, les archéologues s’interrogent notamment depuis plusieurs années sur une mystérieuse pratique funéraire de l’époque romaine, consistant à verser du gypse sur les défunts lors de leur mise en bière. Récemment, l’analyse 3D de trois dépouilles leur a permis de mieux comprendre cette coutume.

Un archéologue examine une dépouille Romaine à l'aide d'un scan 3D
Un archéologue examine une dépouille Romaine à l’aide d’un scan 3D

D’après de nombreuses découvertes archéologiques, les Romains versaient parfois du gypse liquide sur les défunts avant de les enterrer. Le gypse étant une sorte de plâtre, le liquide durcissait de manière à conserver la position et les contours du cadavre malgré sa décomposition. Cette méthode permettait de préserver les vêtements et linceuls funéraires. Selon les experts, cette coutume était réservée aux Romains ayant un haut statut dans leur société, puisque le gypse était une résine chère à l’époque. Néanmoins, de nombreuses tombes témoignant de cette méthode ont été retrouvées en Angleterre, en Europe et en Afrique du Nord.

Depuis le début de l’année 2023, une équipe d’archéologues de l’Université de York, en Angleterre, utilise une analyse 3D pour étudier les dépouilles de trois Romains, décédés ensemble dans la région. Grâce au scan, de nombreux détails ont pu être dévoilés, notamment sur leurs linceuls funéraires et vêtements. Ainsi, l’utilisation du gypse lors de l’enterrement s’est révélée hautement pertinente pour les chercheurs, puisque de tels éléments n’auraient pu être conservés autrement.

« Les images 3D nous permettent de découvrir une poignante tragédie familiale d’il y a 2000 ans, nous rappelant à quel point la vie était fragile à l’Antiquité, mais également le soin apporté à certains défunts à cette époque », détaillait Maureen Carroll, professeure d’archéologie Romaine à l’Université de York, dans un communiqué de presse. « Les contours des trois individus immortalisés par le gypse peuvent se voir à l’œil nu, mais il est difficile de comprendre ce qui liait ces défunts et de déterminer comment ils étaient vêtus et inhumés. L’analyse 3D permet de clarifier ces ambiguïtés de manière stupéfiante. »

Si le gypse fut essentiel aux recherches des archéologues, ces derniers ne parviennent pas à déterminer son utilité à l’époque. Ils espèrent toutefois, grâce à l’analyse 3D, pouvoir mieux le comprendre.

Le musée de Yorkshire – qui détient une collection de 16 dépouilles similaires – accompagne l’Université de York dans cette recherche, à l’instar du York Museums Trust et de Heritage360, un centre de recherche et de services techniques basé à l’université.


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