Au mois de décembre, l’association Lamdba, à Varsovie, a ouvert les portes du premier musée d’Histoire Queer de Pologne. Les droits des personnes LGBTQ+ sont pourtant très limités en dans ce pays, considéré comme l’un des pires de l’Union Européenne en la matière.

« Nous ouvrons un premier musée de l’Histoire Queer dans un pays où la situation juridique des personnes queer est la pire de toute l’Union européenne », a déclaré Miłosz Przepiórkowski, président de Lamdba.
L’association à but non-lucratif œuvre effectivement pour la défense des droits, et notamment celles des réfugiés LGBTQ+ arrivant dans le pays. Le directeur de Lamdba, Krzysztof Kliszczynski, espère que cette institution culturelle permettra une évolution des mœurs dans l’ancienne Europe de l’est.
Le musée de l’Histoire Queer de Varsovie compte déjà plus d’une centaine d’objets, dont des documents de militants, des photographies et des lettres. Certains de ces fragments d’histoire remontent d’ailleurs au XVIe siècle. Selon M. Kliszczynski, la conservation de ces objets représente un véritable défi dans un pays où la plupart des archives LGBTQ+ ont été détruites ou sont restées privées. De même, plusieurs militants locaux estiment que la collecte et la préservation de tels objets est freinée par de nombreux obstacles juridiques en Pologne. Le pays ne reconnaît pas encore les couples de même sexe et plusieurs législations sont considérées comme discriminatoires par les associations internationales.
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L’inauguration du musée de Varsovie à, néanmoins, attiré de nombreux visiteurs et personnalités du milieu militant LGBTQ+ polonais. L’écrivain Andrzej Selerowicz et Ryszard Kisiel, qui œuvrent pour cette cause depuis les années 1980, ont fait don à l’institution de documents personnels. M. Kisiel a par exemple offert un dépliant sur les rapports sexuels protégés vieux de plusieurs décennies, tandis que M. Selerowicz a donné une photo de lui et de son partenaire datant d’il y a 45 ans.
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