Le plus grand Musée de jeu vidéo verra le jour en 2026

Bussy-Saint-Georges, une ville de Seine-et-Marne, accueillera en 2026 le plus grand Musée du jeu vidéo au monde. C’est le projet Odyssée, porté par le youtubeur Tev et le collectionneur Ludovic Charles, qui ont réuni plus de 1,7 millions d’euros grâce au crowdfunding (financement participatif) et obtenu le haut patronage du président Emmanuel Macron.

Visuel du projet du Musée du jeu vidéo lancé par le youtubeur Tev sur KissKissBankBank. © Tev / KissKissBankBank
Visuel du projet du Musée du jeu vidéo lancé par le youtubeur Tev sur KissKissBankBank. © Tev / KissKissBankBank

Le projet d’un musée du jeu vidéo est né de la volonté de Benoît Theveny, alias Tev, youtubeur de 43 ans et entrepreneur franco-japonais, spécialisé dans l’e-commerce, le tourisme et la communication, de partager la la plus grande collection d’objets liés à l’histoire du jeu vidéo de Ludovic Charles, un autre chef d’entreprise. Selon Le Monde, le collectionneur de 49 ans possède plus de deux mille consoles, des dizaines de milliers de boîtes de jeux et des ordinateurs anciens qui constitueront le fonds du musée.

Les deux hommes ont accepté une proposition de la mairie de Bussy-Saint-Georges, située à une trentaine de kilomètres de Paris, d’installer leur musée privé au sein d’un complexe immobilier dédié aux activités sportives et de divertissement. Tandis que que les initiateurs du projet Odyssée ont espoir de créer « le plus grand musée du jeu vidéo au monde », le futur musée occupera une surface de 3 500 m² à 7 000 m².

Mais le musée ne se contentera pas d’exposer des objets : il proposera aussi une expérience ludique avec une salle d’arcades, des boutiques, un restaurant, ainsi qu’un espace dédié aux conférences, séminaires et tournois eSport. Une partie sera consacrée à la culture japonaise, avec un mini-village et un espace gastronomique. Ce concept synergique permettra de financer l’entretien et les innovations du musée tout en offrant aux visiteurs une expérience culturelle complète et inédite.

Un musée du jeu vidéo financé par crowdfunding

Pour concrétiser leur projet, Tev et Ludovic Charles ont lancé une campagne de financement participatif le 20 septembre dernier, sur la plateforme Ulule. Le succès a été au rendez-vous : plus de 1,7 millions d’euros ont été récoltés, grâce à la générosité de plus de 22 000 contributeurs.

Le recours au crowdfunding n’est pas nouveau dans le monde des musées, qui y voient un moyen de mobiliser le public et de compléter leurs ressources. En 2016, le Musée de l’Armée avait récolté 15 000 euros sur Ulule pour la restauration de la sculpture du cheval de Napoléon Ier (« Vizir ») près de son tombeau des Invalides.

Un haut patronage symbolique

Le projet Odyssée a également reçu le soutien du président de la République, qui lui a accordé son haut patronage. « Je voulais simplement vous apporter mon soutien et mon haut patronage à votre projet de musée du jeu vidéo, un musée actif, une cité vivante », a déclaré Emmanuel Macron dans une vidéo diffusée sur la chaîne Twitch « IciJaponCorp », dimanche 5 novembre. Le même jour devait se clore la campagne de financement participatif. Le label de haut patronage accordé au projet Odyssée par le président de la République reste purement honorifique et n’entraîne aucun soutien matériel. Il permet néanmoins de donner de la crédibilité et de la visibilité médiatique au projet et traduit « une marque d’intérêt du chef de l’Etat », selon l’Elysée. Cela peut appuyer les recherches de financement : « On sera là pour vous faciliter les choses, vous accompagner, aller au bout de ce projet », a promis Emmanuel Macron dans son message.

Le projet Odyssée vient combler un vide dans le paysage culturel français, où il n’existe pas encore de musée spécialisé dans le jeu vidéo. D’autres initiatives ont été lancées par le passé, mais n’ont pas pu se pérenniser. Par exemple, le musée du jeu vidéo de Schiltigheim, en Alsace, a dû fermer ses portes en 2020 et se délocaliser en Belgique. Des institutions, comme le Conservatoire national des arts et métiers et l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique, ainsi que des associations, comme la francilienne MO5, militent, quant à elles, pour un musée public national de l’informatique et du jeu vidéo.


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