Figure incontournable de l’art baroque et du mouvement caravagesque, Artemisia Gentileschi a marqué l’Italie du XVIIe. Jusqu’au 3 août, les visiteurs du musée Jacquemart-André de Paris découvriront l’œuvre et la destinée de cette artiste aussi ambitieuse que talentueuse.

Jusqu’au 3 août prochain, le musée Jacquemart-André convie ses visiteurs à découvrir l’incontournable artiste italienne Artemisia Gentileschi, l’une des plus surprenantes figures de peinture baroque du XVIIe siècle Pour cette exposition inédite, l’institution a réuni une quarantaine d’œuvres, dont certaines très rarement exposées à travers le monde. Figures bibliques, mythologiques et nus exceptionnels, le musée Jacquemart-André promet une immersion unique dans le parcours d’Artemisia Gentileschi.
Une artiste baroque à la destinée unique
Si Artemisia Gentileschi a bousculé les codes de son siècle par son approche artistique et son émancipation, sa destinée n’a, quant à elle, pas été des plus lumineuses. A tout juste 18 ans, tandis qu’elle venait seulement d’achever Suzanne et les vieillards (1610), elle est effectivement agressée par le peintre Agostino Tassi. La jeune artiste porte plainte, se voit torturée pour prouver la véracité de son témoignage, mais n’est jamais réellement entendue. Son agresseur –initialement condamné à l’exil- finira effectivement sous la protection du pape.
A la suite de ce procès invraisemblable, Artemisia s’installe à Florence et peint pour de grandes cours royales européennes, comme celle de la famille Médicis. Très vite, elle devient l’une des premières femmes admises à l’Académie du dessin de Florence et l’une des rares artistes féminines de son époque à connaître le succès de son vivant. A Florence, elle réalise le plafond de la Casa Buonarroti, en hommage à l’un de ses maîtres à penser : Michel-Ange.
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Au fil de ses œuvres, Artemisia Gentileschi a amené une puissance inédite au nu féminin dans la peinture baroque. Son style pictural singulier, inspiré du Caravage, et sa maîtrise du clair-obscur lui permettent de « saisir de façon unique la psychologie de ses personnages », comme le souligne le musée Jacquemart-André. « La force subversive de son pinceau dépasse parfois celle du Caravage, comme en témoignent le réalisme sanglant et la force dramatique de la toile Judith décapitant Holopherne. Habile dans l’art du portrait, Artemisia y prête ses traits à Judith, et ceux de Tassi à Holopherne, comme pour conjurer l’injustice dont elle a été victime, » ajoute l’institution.
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