Empêtré dans une affaire de vols, potentiellement perpétrés par le conservateur en chef, le British Museum vient d’annoncer la démission immédiate de son directeur, Hartwig Fischer. Celui-ci cite « une situation extrêmement grave » alors que des lanceurs d’alerte avaient prévenu le musée dès 2021.
La révélation du 16 août concernant le vol de bijoux par le conservateur en chef du British Museum aurait pu relever du simple faits divers, l’institution ayant déjà fait objet de cambriolages dans son passé. Mais face au déferlement de nouvelles révélations, l’affaire a fait vasciller le directeur du troisième musée le plus visité au Royaume-Uni.
Hartwig Fischer, directeur du British Museum, a annoncé vendredi 25 août sa démission immédiate. Il a admis qu’il n’avait pas agi « comme il aurait dû » concernant les avertissements signalant la disparition d’objets des collections du musée.
« Ces derniers jours, j’ai examiné en détail les événements entourant les vols au British Museum et l’enquête menée à ce sujet. Il est évident que le British Museum n’a pas réagi de manière adéquate aux avertissements lancés en 2021 et au problème qui s’est maintenant pleinement révélé. La responsabilité de cet échec incombe en dernier ressort au directeur », a déclaré Hartwig Fischer.
En fonction depuis 2016, Hartwig Fischer avait annoncé, en juillet, son intention de quitter ses fonctions l’année prochaine. Mais, la pression est devenue plus en plus forte sur cet historien allemand – premier non-Britannique à diriger le British Museum.
George Osborne, le président du musée, a précisé que la démission avait été acceptée et qu’une direction par intérim serait mise en place en attendant le recrutement d’un nouveau directeur pour l’institution. Hartwig Fischer « a agi honorablement en reconnaissant les erreurs qui ont été commises. Personne n’a jamais douté de son intégrité, de son dévouement à son travail ou de son amour pour le musée », a-t-il à BBC. « Environ 2 000 objets auraient été volés, mais nous avons commencé à retrouver des pièces volées, ce qui est une éclaircie dans la tempête. »
Ces annonces surviennent alors que des rapports publics évoquent le vol d’objets de la collection du British Museum par l’un de ses employés, ce qui a entraîné une enquête interne et policière. A la suite de ces rapports, les gouvernements du Nigeria et de la Grèce ont souligné les risques pour la sécurité de l’institution et ont renouvelé leur appel au retour des bronzes du Bénin et des marbres du Parthénon.
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