En mars 2024, le ministre colombien de la culture, Juan David Correa, a annoncé que les objets entourant l’épave du San José seraient bientôt sauvés des eaux. Ce galion espagnol du XVIIIème siècle, ayant coulé dans la mer des Caraïbes, suscite la convoitise de nombreux pays depuis sa découverte en 2015.
Après un voyage au Nouveau Monde, le galion espagnol San José prenait la mer pour rejoindre son pays d’origine en juin 1708. Malheureusement pour son équipage, le navire fut détruit par la flotte britannique à peine quelques heures après qu’il eut quitté les côtes de l’actuelle Colombie. Lors de son dernier voyage, le San José contenait un trésor « d’une valeur incalculable », composé de pièces d’or, d’argent des mines du Potosi, de coffres d’émeraudes et d’autres joyaux. Ainsi, ni le roi Philippe V d’Espagne, ni la flotte britannique ne purent mettre la main sur cette cargaison inestimable.
En 2015, une expédition de la Woods Hole Oceanographic Institution (WHOI) mit au jour l’épave du San José. Situé au large des îles du Rosaire, dans la mer des Caraïbes, ce navire du XVIIIème siècle est rapidement devenu un objet de convoitise pour de nombreux pays. Son trésor mythique incite effectivement plusieurs gouvernements à réclamer des droits de propriété sur l’épave. L’Espagne revendique notamment la propriété de cette cargaison, en vertu d’une convention de l’UNESCO qui stipule qu’une épave appartient au pays qui la possédait. De même, la nation bolivienne Qhara Qhara assure que le trésor lui revient, puisque nombre des joyaux ont été prélevés sur ses terres. Néanmoins, les restes du San José et de sa cargaison demeurent au large des côtes colombiennes et le gouvernement maintient son droit de propriété sur ce trésor archéologique.
Le sauvetage prochain du San José
Près de dix ans après la découverte de l’épave du San José, le ministre colombien de la culture, Juan David Correa, a annoncé à l’AFP que le trésor serait bientôt sauvé des eaux. Il explique que les objets entourant le navire seront bientôt remontés à la surface afin de voir « comment ils se comportent en sortant de l’eau et de comprendre ce que l’on peut en faire ». L’initiative sera organisée par la Direction générale maritime, la Marine colombienne, l’Institut colombien d’Anthropologie et d’Histoire et le Ministère des Cultures, des Arts et du Savoir.
Le sauvetage du trésor du San José sera effectué par un robot sous-marin, capable de descendre à près de 600 m de profondeur. Cette fouille archéologique est estimée à plus de quatre millions d’euros par le gouvernement colombien. Toutefois, ce repêchage permettra de mettre en valeur le patrimoine culturel colombien, notamment à travers la création d’un « musée des bateaux naufragés ».
De plus, cette initiative confirme la position anti-colonialiste du gouvernement Colombien actuel. De fait, les peuples autochtones de Bolivie s’allient désormais au président Gustavo Petro pour cette opération de sauvetage du San José. « Ce n’est pas qu’une question de symbolique, » expliquait Samuel Flores, l’un des leaders boliviens à l’AFP. « C’est avant tout une question spirituelle. Nous voulons simplement que nos ancêtres reposent en paix. »
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