En 2023, les gouvernements grec et britannique ont entamé plusieurs tentatives de négociations à propos des célèbres Marbres du Parthénon. Envoyées en 1801-1802 au à Londres par l’ambassadeur britannique Lord Elgin, alors basé à Constantinople, ces pièces iconiques de l’Antiquité comptent aujourd’hui parmi les œuvres les plus prisées du British Museum. Toutefois, le ministère grec de la culture espère réussir à négocier leur rapatriement depuis plusieurs années.
L’année 2023 a été marquée par de nombreuses tentatives de négociations entre les gouvernements grec et britannique à propos des Marbres du Parthénon. Ponctuées de reproches publics, ces négociations hésitantes ont néanmoins amené les deux parties à envisager un « partenariat », qui prendrait la forme d’une « solution gagnant-gagnant ».
Au mois de novembre, pourtant, des tensions se sont accrues entre les premiers ministres grec et britannique. Dans une communication publique, le Premier Ministre britannique Rishi Sunak avait effectivement accusé son pendant grec, Kyriakos Mitsotakis de « faire de l’esbroufe » concernant les Marbres du Parthénon. Par la suite, Rishi Sunak annula une réunion avec Kyriakos Mitsotakis à peine quelques heures avant son commencement. De son côté, le Premier Ministre grec en a profité pour déclarer à l’Associated Press que « l’annulation de cette réunion a eu un côté positif : elle a permis de faire encore plus de publicité pour la juste demande de la Grèce concernant la réunification des sculptures du Parthénon ».
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A la fin du mois de décembre, la ministre grecque de la culture, Lina Mendoni, a accordé un entretien au Guardian, dans lequel elle a évoqué ce différend et suggéré un échange. En effet, elle promet un accord commercial juste au Royaume-Uni et propose de prêter certains objets importants de la Grèce antique, en échange des Marbres du Parthénon. « Notre position est claire. Si les sculptures sont réunies à Athènes, la Grèce est prête à organiser des expositions tournantes d’antiquités importantes qui combleraient le vide », affirmait-elle au Guardian. Toutefois, elle n’a pas amené de précisions quant aux œuvres qui seraient prêtées au British Museum en échange des Marbres du Parthénon. « Ces œuvres combleraient le vide, maintiendraient et renouvelleraient constamment l’intérêt des visiteurs internationaux pour les galeries grecques du British Museum », a-t-elle assuré au média britannique. Néanmoins, elle a également précisé que « tout accord et tous ses détails devront être conformes à la loi grecque sur le patrimoine culturel ».
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Si cette proposition du gouvernement grec paraît juste, il n’est pas certain que les deux parties parviennent à établir un accord au cours de l’année 2024. En effet, en janvier 2023, le British Museum affirmait avoir rencontré le ministère de la culture grec en vue d’un accord de prêt. De son côté, Mme Mendoni expliquait plutôt qu’il n’existait aucune possibilité d’accord tant que le Royaume-Uni revendiquerait un droit de propriété sur ces sculptures. « Nous répétons, une fois de plus, la position ferme de notre pays qui ne reconnaît pas la juridiction, la possession et la propriété des sculptures par le British Museum, car elles sont le fruit d’un vol », déclarait-elle dans un communiqué. L’éventualité d’un accord entre les deux parties devrait donc, en réalité, débuter par une reconnaissance de pillage ou de vol de la part du gouvernement britannique.
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