Quatre personnes sont soupçonnées d’avoir reproduit des toiles de maîtres de l’art contemporain, comme Warhol, Modigliani ou Klein, et de les avoir revendues à des galeries et des collectionneurs, français et étrangers. Le montant du préjudice est estimé à plusieurs centaines de milliers d’euros.
Le procureur de la République de Nice, Damien Martinelli, a révélé vendredi 13 octobre le démantèlement d’un important trafic de fausses œuvres d’art contemporain à Nice et à Saint-Paul, dans les Alpes-Maritimes. Ce réseau aurait permis, entre 2019 et 2023, à une bande malfaiteurs d’engranger « plusieurs centaines de milliers d’euros » en vendant des faux à des galeries et amateurs d’art français et étrangers.
Le trafic était organisé autour de deux galeries sans aucune existence légale : la Gallery Saleya, à Nice, et une autre appartenant même famille, située dans le village de Saint-Paul-de-Vence. La galerie de Nice était associée à plusieurs galeries étrangères, notamment à Dubaï et Singapour, et avait exposé régulièrement à Monaco. Sur son compte Instagram, on peut voir les gérants poser avec des personnalités du monde de la politique, du sport, de la mode, du cinéma et de la télévision.
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Ces galeries exposaient et vendaient des contrefaçons d’œuvres d’artistes célèbres, tels que Combas, César, Sosno, Arman ou encore Andy Warhol. Ces copies, parfois accompagnées de la mention « à la manière de », étaient réalisées par un « talentueux faussaire, un ami et émule d’Eric Piedoie Le Tiec », un galerie et faussaire notaire né à Saint-Paul-de-Vence en 1953 et décédé à Nice en 2021. Les faux certificats d’authenticité étaient quant à eux signés par un prétendu expert parisien.
L’enquête, menée depuis décembre 2022 par la section de recherches de Marseille et l’Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCTBC), a permis de saisir cinq véhicules, un bateau, cinq montres de luxe et 90 000 euros en liquide ont été saisis, pour un montant total de 450 000 euros d’avoirs criminels.
Six personnes ont été placées en garde à vue et quatre d’entre elles déférées pour « escroquerie en bande organisée, blanchiment aggravé, association de malfaiteurs, contrefaçon en bande organisée, faux et usage de faux, et travail dissimulé ». Un galeriste a été écroué, un artiste (faussaire présumé) mis en examen, et l’auteur des faux certificats transféré de Paris à Nice. Ils encourent une peine maximale de dix ans d’emprisonnement.
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