Patrimoine mondial : Une contribution unique à la conservation de la biodiversité

Selon une étude de l’UNESCO et de l’UICN, les sites inscrits au patrimoine mondial sont la « dernière digue de défense » des espèces menacées et abriteraient plus de 20 000 espèces menacées.

Rhinocéros noir © Shaun Mousley
Rhinocéros noir © Shaun Mousley

Une étude conjointe menée par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) révèle le rôle crucial des sites du patrimoine mondial dans la sauvegarde des espèces menacées. Sur seulement 1 % de la surface terrestre, ces sites abritent plus de 20 % des espèces connues. Parmi elles, on compte 15 % de tous les récifs coralliens, 75 000 espèces de plantes et plus de 30 000 espèces d’animaux, dont des mammifères, des oiseaux, des poissons, des reptiles et des amphibiens.

La connexion entre biodiversité et diversité culturelle est étroite, et des sites du patrimoine mondial offrent des services environnementaux cruciaux aux peuples autochtones et aux communautés locales. En plus de préserver les ressources et les lieux d’importance religieuse et culturelle, ils permettent également la création d’emplois durables et la génération de revenus. Ces sites culturels peuvent en outre abriter des écosystèmes précieux et se révéler être d’importants alliés dans les efforts pour combattre la perte de biodiversité.

Les exemples des parc national de Kaziranga en Inde et de Chitwan au Népal sont emblématiques de l’impact positif qu’un engagement effectif dans la préservation peu avoir. Depuis leur inscription sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, au milieu des années 1980, le nombre de rhinocéros à une corne a plus que doublé dans ces parcs, atteignant aujourd’hui environ 4 000 individus.

Le caractère unique des sites du patrimoine mondial se reflète également dans leur importance historique. A titre d’exemple, la biodiversité unique des Îles Galapagos (Equateur) a inspiré la théorie de l’évolution de Darwin, à la suite de sa visite en 1835.

Malgré leur importance fondamentale, ces sites sont de plus en plus menacés par le changement climatique et les pressions humaines, telles que l’expansion agricole, le développement des infrastructures, le braconnage, la surexploitation des ressources, la pollution et l’introduction d’espèces envahissantes. Chaque augmentation de la température moyenne de 1°C pourrait doubler le nombre d’espèces exposées à des conditions climatiques potentiellement dangereuses, met en garde l’étude.

Face à ces défis, l’UNESCO et l’UICN appellent les pays à intégrer les sites du patrimoine mondial dans leurs stratégies et plans d’action nationaux pour la biodiversité, car ils sont essentiels à la mise en œuvre du Cadre mondial pour la biodiversité (FGB) de Kunming-Montréal – un plan stratégique pour la décennie 2020 sur les actions liées à la biodiversité. Dans cette optique, l’UNESCO encourage les 195 Etats parties à la Convention du patrimoine mondial à accroître leurs investissements dans la conservation de ces sites et à soumettre de nouvelles candidatures pour inscrire des zones cruciales pour la biodiversité du patrimoine mondial.

Pour renforcer la protection, tous les gestionnaires de ces sites seront formés d’ici à 2025 aux stratégies d’adaptation face aux perturbations climatiques. D’ici à 2029, chaque site devrait également disposer d’un plan d’adaptation au dérèglement climatique, conformément à l’annonce faite par la Directrice générale de l’UNESCO en novembre 2022 à l’occasion du cinquantième anniversaire de la Convention.


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