Au Vatican, les employés des différents musées et lieux historiques ont lancé un recours inédit contre leur employeur. Ces travailleurs, tous italiens, dénoncent notamment de mauvaises conditions de travail et de sécurité.
« Les conditions de travail des Musées du Vatican portent atteinte à la dignité et à la santé de chaque travailleur », dénonce le recours collectif initié par 49 employés de l’institution. En mai dernier, ces travailleurs italiens ont choisi de poursuivre leur employeur dans l’espoir d’une amélioration de leurs conditions de travail.
Les nombreuses plaintes mises en avant par le recours collectif soulèvent d’importantes questions sur le traitement des employés des Musées du Vatican. En effet, les travailleurs indiquent qu’ils reçoivent une rémunération inférieure pour les heures supplémentaires qu’ils effectuent, que les mesures de sécurité sont insuffisantes pour eux, mais également que leurs possibilités d’évolution professionnelle sont limitées. De même, certains employés ont dénoncé plusieurs situations déplorables. Par exemple, certains d’entre eux ont dû restituer au Vatican le salaire qu’ils ont reçu pendant le confinement de 2020, tandis que l’institution était fermée. Ce problème serait, entre autres, causé par l’absence d’un plan de congé pour les travailleurs. D’autres ont fait l’objet de mesures disciplinaires lors de congés maladie, car ils s’étaient absentés de leur domicile pour consulter leur médecin. Enfin, les employés du Vatican affirment qu’ils craignent régulièrement d’être pénalisés lorsqu’ils prennent des congés pour prendre soin de membres de leur famille malades.
Le recours collectif fait également état de problèmes de sécurité au sein même de l’institution, qui est l’une des destinations les plus touristiques d’Italie. En effet, la surpopulation fréquente des différents musées met en péril la sécurité des travailleurs comme des visiteurs. Selon les plaignants, « entre 25 000 et 30 000 personnes traversent les musées du Vatican chaque jour, bien que la limite maximale d’entrée soit de 24 000 personnes par jour ». Les mois d’été, les travailleurs précisent que le manque d’air conditionné et la forte affluence représente plusieurs risques pour les personnes présentes dans les salles d’exposition.
Cette action collective des travailleurs du Vatican a été formellement déposée au mois de mai, auprès de l’organe administratif du Saint-Siège. Conformément à la loi vaticane, cette première étape donne 30 jours au cardinal Fernando Vergez Alzaga pour répondre à la plainte, avant qu’elle ne soit transmise au bureau du travail du Vatican. L’un comme l’autre peut, ainsi, tenter d’opter pour une conciliation, ou préférer une audience au tribunal. Cependant, le recours collectif pourrait également ne pas être entendu par le bureau du travail ou le cardinal et, de fait, ne donner suite à aucune procédure.
Selon l’avocate Laura Sgro, les travailleurs du Vatican ont essayé plusieurs mesures pour faire entendre leurs plaintes dans les dernières années. Mais, n’ayant vu aucune amélioration de leurs conditions de travail, ils ont pris une « décision tout à fait extrême » en engageant cette action en justice. De leur côté, les Musées du Vatican n’ont fait aucun commentaire sur le recours collectif.
Laisser un commentaire