Au travers des aperçus d’intérieurs élégants et luxuriants de plantes, l’artiste parisienne Olivia de Bona célèbre la beauté et les contours du corps féminin.
Sa marque de fabrique
Diplômée en Arts appliqués et cinéma d’animation en 2005, Olivia de Bona se défait très vite du support numérique pour assouvir son intérêt pour le savoir-faire artisanal.
Chacune de ses œuvres s’envisage comme un tout, sans dissociation possible de l’œuvre de son support. Une attention minutieuse est donnée à des détails bluffants, tandis qu’une dualité se ressent lorsque l’on admire ses créations : l’émotion vient d’abord, puis dans un deuxième temps vient l’analyse de la complexité de ses matériaux et techniques utilisées.
Dans Résidu diurne 2 – Le bouquet, Olivia de Bona désacralise le nu en sublimant, par la recherche esthétique et la technique, une grâce presque banale d’un moment du quotidien. L’artiste fige le temps pour lui donner un goût d’éternité en faisant pénétrer le spectateur dans une intimité mise en valeur par des éléments d’architecture précis.
A travers un art figuratif rempli de couleur qui fait parfois écho aux œuvres de Gustav Klimt ou de Matisse, Olivia de Bona explore la nature, l’animal, le rêve, le nu, la femme ou encore le poil.
Tous des leitmotivs qui lui permettent de structurer sa mythologie artistique. Dans ces œuvres, l’artiste nous parle d’angoisses ou de désirs, avec parfois quelques touches d’érotisme, tandis que surgissent de temps en temps des personnages étranges, fantastiques dans des décors irréels.
Grâce à son savoir-faire, Olivia de Bona varie les supports selon sa curiosité créatrice. Elle s’absorbe dans la peinture murale ou explore les techniques d’impression jusqu’à imprimer elle-même son livre A l’heure de la Sieste, en linogravure.
Des scènes somptueuses glorifient la figure féminine
Ces œuvres d’une finesse remarquable ont été réalisées à la main, grâce à la technique de la marqueterie de paille qui consiste à découper puis assembler brin après brin de paille colorée sur le support en bois. Née au XVIIe siècle, cette technique d’artisanat d’art était quasiment tombée dans l’oubli depuis plusieurs décennies ; Olivia de Bona est une des seules artistes à la développer aujourd’hui.
Faisant référence au romantisme et aux traditions vietnamiennes de sculpture sur bois de ses ancêtres, les œuvres demandent « de la patience, et un nombre incalculable d’heures, qui me permet de plonger hors du temps et me ramène à quelque chose de très concret, réel, loin du célèbre, face à moi et en hommage à toutes les femmes artisanes à l’œuvre oubliée », raconte l’artiste.
Olivia de Bona est attirée par ce sentiment de « courage téméraire » qui « transforme toutes les femmes en déesses. Je mets mon regard aimant et tendre sur tous ses corps, toutes ses formes », dit-elle.
« Cela a très peu à voir avec le voyeurisme et c’est vraiment une question de tendresse », partage De Bona. « Une connexion entre les personnes, entre les femmes, permettant un espace de discussions et de créativité. Il y avait un lien très brut entre ses mouvements dans mon espace et mon savoir-faire par rapport à mon travail ».
Ses œuvres sont en vente sur son site internet, vous pouvez également en voir d’autres sur Instagram.
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