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Une nécropole romaine redécouverte au cœur de Paris

Dernière mise à jour : 4 juil. 2023

Les fouilles préventives menées avant des travaux à la station Port Royal du RER B, ont mis au jour une vaste nécropole lutécienne, dont une partie était connue depuis le XIXe siècle. Une cinquantaine de sépultures ont été révélées, nous transportant dans le quotidien des Parisii du Haut Empire.


Photographie de la nécropole
Vue générale de la fouille © Cécile Olivier, INRAP

S’il est bien connu que Lutèce possédait plusieurs nécropoles, on ignorait jusque-là que la plus importante d’entre elles, qui se développait au sud de la ville antique le long du cardo maximus (actuelle rue Saint-Jacques), avait encore des secrets à livrer.


Des fouilles préventives, prescrites pour les travaux de modernisation du RER B, ont révélé une cinquantaine de sépultures datant du IIe siècle de notre ère, avec défunts et mobilier funéraire varié. Ces tombes font partie de la plus grande nécropole gallo-romaine de Lutèce et se développe au sud de l’ancienne Lutèce en suivant le cardo maximus (actuelle rue Saint-Jacques).


Les cinquante tombes découvertes témoignent d’abord de la complexité de l’organisation des anciennes « cités des morts » antiques. L’organisation des nécropoles ressemble davantage à des regroupements de sépulture sans orientation préférentielle, organisées par noyaux, peut-familiaux, qu’à nos cimetières actuels bien ordonnés. Lorsqu’une nouvelle fosse empiétait sur une précédente, les ossements étaient déplacés avec soin afin de laisser place au nouveau défunt.


Les défunts, issus de toutes les classes sociales, ont tous été inhumés en cercueil, alors que l’incinération était encore pratiquée à cette époque. La moitié d’entre eux étaient accompagnés d’un mobilier funéraire varié : récipients en céramique (tasses, gobelets, cruches ou plat…) ou en verre (balsamaire, lacrymatoire, verres…).


De nombreux éléments vestimentaires ont été retrouvés, dont des empreintes et des clous de chaussures, déposées en nombre dans les sépultures en guise d’offrandes ou peut-être pour accompagner simplement le défunt dans l’autre vie. Une découverte tout aussi fascinante concerne une « fosse à offrandes » dans laquelle reposaient le squelette complet d’un porc, ceux d’un autre petit animal et deux récipients entiers en céramique.

L’ensemble des dépouilles et du matériel prélevé a été transféré au centre de recherches archéologiques de l’Inrap, l’Institut national de recherche archéologique préventive, où les vestiges seront étudiés durant deux ans afin de préciser notamment les datations des sépultures ou encore pour mieux comprendre le principe d’organisation de la nécropole.


Les travaux du RER B se trouvait dans un secteur dont on connaissait le fort potentiel archéologique. Au XIXe siècle, lors des travaux haussmanniens, une partie de la nécropole sud de l’ancienne Lutèce avait été mis au jour. L’archéologue Théodore Vacquer (1824-1899) avait alors exhumé plus de 400 tombes contenant un important matériel funéraire, déposé pour une partie dans les collections du musée Carnavalet.

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