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Un archéologue français découvre d’immenses cités perdues en Amazonie

Au début de l’année, un article publié dans la revue américaine Science mettait au jour la découverte d’un réseau de cités anciennes dans la forêt amazonienne. Ces vestiges de 2500 ans témoignent de l’existence d’une civilisation agraire au pied de la cordillère des Andes.


Photographie du volcan Sangay, qui domine la vallée de l'Upano (Crédit : Stéphen Rostain)
Le volcan Sangay, qui domine la vallée de l'Upano (Crédit : Stéphen Rostain)

Il y a plus de vingt-cinq ans, l’archéologue français Stéphen Rostain détectait les premiers signes d’un réseau de cités perdues au cœur de la forêt amazonienne. A partir de nombreux monticules de terre façonnés par la main humaine, le spécialiste avait découvert plusieurs outils témoignant de l’existence d’une civilisation jusqu’alors inconnue. Jarres en céramique, pierres à moudre et autres objets de la vie quotidienne avaient ainsi été analysés par son équipe.


En 2015, les scientifiques ont survolé la vallée de l’Upano, en Equateur, et révélé plus de 6000 monticules similaires à ceux précédemment découverts par M. Rostain. Grâce à un avion équipé d’une machine de télédétection, son équipe a découvert des plateformes rectangulaires, faites en terre, et s’élevant jusqu’à dix mètres de hauteur. Ces soubassements accueillaient vraisemblablement des habitations et des bâtiments rituels, et permettaient de les protéger du sol, gorgé d’eau pendant une grande partie de l’année. Toutefois, M. Rostain et son équipe ont dû poursuivre leurs recherches afin de confirmer ces premières découvertes sur la mystérieuse civilisation qu’abritait la vallée de l’Upano il y a plus de 2500 ans.



Au début de l’année 2024, M. Rostain et son équipe ont publié une étude dans la prestigieuse revue américaine Science, dévoilant ainsi l’existence d’un véritable réseau de cités au cœur de la forêt amazonienne. « Je savais que nous avions de multiples monticules, de nombreuses structures, mais je n’avais pas une vision complète de la région », expliquait-il au magazine. Entre l’an 500 avant notre ère et le VIIe siècle, chacune de ces agglomérations comptait entre 15 000 et 30 000 habitants selon les scientifiques. « C’était une vallée perdue de villes », affirmait Stéphen Rostain dans son étude. Ces cités, couvrant plus de 1000 km2 dans la vallée, étaient reliées par de nombreuses routes creusées et alimentées par des zones agricoles. Cette découverte permet ainsi de remettre en question le fait que les civilisations d’Amérique du Sud vivaient en groupes isolés dans la jungle amazonienne.


« On peut même parler d’urbanisme », déclarait Fernando Mejia, co-auteur de l’étude et archéologue à l’Université catholique pontificale de l’Equateur. Selon lui, ce qui a été découvert jusqu’à présent n’est que « la partie émergée de l’iceberg » de ce que l’équipe de M. Rostain espère trouver dans la région. « Nous commençons à peine à comprendre comment ces villes fonctionnaient », témoignait Jaimes Betancourt, co-auteur de l’étude et spécialiste de la population Llanos de Mojos. Dans les mois à venir, cette équipe de spécialistes compte analyser avec précision le fonctionnement de ces cités et le mode de vie de cette ancienne civilisation équatorienne.


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