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TikTok alimente les appels au British Museum à restituer

Une mini-série diffusée sur le TikTok chinois fin août, pousse les chinois à réclamer le retour d’une véritable théière de Jade exposée au British Museum.



Une mini-série en trois parties, diffusée sur la version chinoise de TikTok, alimente les appels internationaux au rapatriement des artefacts conservés au British Museum. Baptisée Escape from the British Museum, la série a déjà été visionnée plus de 310 millions de fois depuis sa sortie fin août, propulsant ses créateurs à plus de cinq millions de nouveaux abonnés en moins d’une semaine.


Les trois épisodes suivent l’histoire d’une théière de Jade qui se métamorphose en une jeune femme vêtue de vert. Son souhait ? Rentrer chez elle, en Chine, et retrouver sa famille, avec l’aide d’un journaliste chinois qu’elle a rencontré à Londres.


Le succès immédiat de la série a suscité de nombreux appels au rapatriement d’une véritable théière de Jade fabriquée en 2011, actuellement exposée au British Museum. Bien que cet objet ne soit pas une relique culturelle à proprement parler, la technique délicate utilisée pour sa fabrication par un artiste chinois renommé pour ses sculptures complexes en Jade, « a trouvé un écho auprès du public chinois », rapporte la BBC.



La chaîne de télévision publique chinoise CCTV a salué la série, ainsi que l’engouement des jeunes Chinois pour leur propre histoire et leur culture. Alors que les médias grand public s’efforcent de comprendre l’attrait phénoménal de cette série, les discussions sur les réseaux sociaux indiquent qu’elle résonne avec le désir collectif d’un « retour à la maison » des reliques culturelles chinoises.


Le nationalisme croissant en Chine et les relations complexes avec l’Occident font du patrimoine culturel une question sensible. Dans ce contexte, le principal journal d’Etat chinois, The Global Times, a appelé le British Museum à restituer « gratuitement » des objets que la Chine considère volés.


Selon l’UNESCO, 1,6 million de d'objets chinois pillés dans le passé – principalement lors du siège de Pékin par l’Alliance des huit nations en 1900 – sont hébergées dans 47 musées à travers le monde, dont le British Museum qui en possède le plus grand nombre. Il détiendrait environ 23 000 objets, dont 2 000 sont exposés en permanence dans le musée.


« Les énormes failles dans la gestion et la sécurité des objets culturels au British Museum, révélées par ce scandale [le vol de 2 000 objets], remettent en question l’affirmation selon laquelle les objets culturels étrangers seraient mieux protégés là-bas », indique un éditorial du Global Times, publié la veille de la visite du ministre britannique des Affaires étrangères en Chine, le 29 août.


The Global Times a également apporté son soutien à la mini-série, soulignant son « message puissant » concernant l’importance du patrimoine culturel et reflétant « l’aspiration du peuple chinois au rapatriement des reliques culturelles chinoises ».


Ces appels ne se limitent pas à la Chine. Suite aux récentes révélations au sujet des vols de bijoux au British Museum, plusieurs autres pays, dont le Soudan, le Nigeria, la Grèce et l’Egypte, ont déjà demandé la restitution de leurs artefacts, remettant en question l’affirmation de longue date du British Museum selon laquelle il serait le mieux placé pour protéger ces trésors mondiaux. Alors que seulement 1 % de sa collection de huit millions d’objets est exposé, certains critiques affirment que le British Museum n’est peut-être pas le sanctuaire qu’il prétend être.

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