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Suspension d’une clause de financement artistique controversée en Allemagne

Au début du mois de janvier, le sénateur berlinois Joe Chialo une clause de financement artistique pour lutter contre l’antisémitisme. Cependant, de nombreux artistes allemands et étrangers se sont opposés à cette mesure et ont signé une lettre ouverte appelant au boycott des institutions du pays.


Portrait de Joe Chialo, sénateur Berlinois à la culture
Joe Chialo, sénateur Berlinois à la culture

La clause de financement proposée par le sénateur en charge de la culture Joe Chialo, au début du mois de janvier, visait à lutter contre l’antisémitisme en Allemagne. En effet, cette clause exigeait de tous les artistes bénéficiaires de fonds municipaux un engagement contre l’antisémitisme dans le pays. Cet engagement devait, notamment, respecter le cadre défini par l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA).


Malheureusement pour le sénateur, de nombreux artistes ont jugé cette clause discriminatoire et restrictive pour la liberté artistique. Selon eux, cette mesure servirait surtout à réduire au silence les artistes engagés ou mobilisés pour la Palestine. Quelques jours après l’annonce de Joe Chialo, des centaines d’artistes ont signé une lettre ouverte appelant au boycott de toutes les institutions culturelles allemandes. La lettre, publiée dans Strike Germany et relayée sur les réseaux sociaux, dénonçait entre autres des « politiques maccarthystes qui suppriment la liberté d'expression, en particulier les expressions de solidarité avec la Palestine ».



Moins d’un mois après l’adoption officielle de la clause, M. Chialo a affirmé qu’elle serait suspendue à cause de « préoccupations juridiques ». Dans un communiqué, il a ensuite détaillé : « Je dois prendre au sérieux les voix juridiques et critiques qui considèrent la clause introduite comme une restriction de la liberté artistique ». Le sénateur affirme qu’il continuera à s’engager pour une culture « non discriminatoire » et espère mettre en place des mesures plus respectueuses des éventuelles positions politiques des acteurs du monde de l’art.


Le weekend du 20 janvier dernier, plus d’un million de personnes ont néanmoins manifesté en Allemagne contre le parti d’extrême droite Afd et sa violente idéologie antisémite. La gauche espère même pouvoir interdire ce parti politique -qui enregistre 30% d’intention de vote dans certains länder- dans les mois à venir.


Un élan pour les voix palestiniennes dans le monde artistique

Dans les derniers mois, plusieurs artistes ont volontairement retiré leurs œuvres d’événements ou de festivals, en raison des décisions politiques locales. De même, d’autres créateurs ont vu leurs expositions annulées à cause de leurs prises de position sur les réseaux sociaux.


Par exemple, les artistes Ayo Tsalithaba et Suneil Sanzgiri ont retiré leurs œuvres du festival de film Berlinale, en expliquant qu’elles étaient fermement opposées à la position du gouvernement allemand concernant le conflit israélo-palestinien. « Nous avons l'occasion d'agir collectivement en faveur de la lutte palestinienne en ne laissant pas notre travail soutenir un pays qui, comme les États-Unis, aide et encourage les crimes de guerre d'Israël, ignore le droit international et exige de toutes les institutions culturelles qu'elles assimilent à tort les critiques du sionisme à de l'antisémitisme », déclarait Suneil Sanzgiri sur Instagram. De même, cinq artistes ont retiré leurs œuvres du festival d’art numérique Transmediale et Morenshin Allahyari a annulé sa venue à l’exposition collective de l’Institut d’Art Contemporain KW, à Berlin.  


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