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Sotheby’s retire de la vente un portrait de Velázquez estimé à 35M€

A la fin du mois de novembre, l’annonce défrayait les chroniques : le portrait d’Isabelle de Bourbon réalisé par Velázquez (1634-35), serait bientôt proposé à la vente chez Sotheby’s. Estimé à près de 35 millions d’euros par les experts, le tableau promettait de battre des records de vente. Cependant, la maison Sotheby’s a retiré l’œuvre de son catalogue et de sa prochaine vente aux enchères, sans justifier cette décision.


Photographie du tableau Isabelle de Bourbon, Diego Velázquez (1634-35)
Isabelle de Bourbon, Diego Velázquez (1634-35)

Au début des années 1630, Diego Velázquez était à l’apogée de son art, et de retour à la cour d’Espagne. Jusqu’en 1935, il réalise d’ailleurs une série de portraits du monarque Philippe IV, de son père Philippe III, et de leurs épouses respectives. Parmi ces tableaux, une représentation d’Isabelle de Bourbon, première épouse de Philippe IV, fille d’Henri IV et de Marie de Médicis, est estimée à près de 35 millions d’euros par les experts.


A la fin du mois de novembre, la maison Sotheby’s annonçait la future mise aux enchères du portrait royal, dans le cadre d’une vente dédiée aux maître anciens. Toutefois, cette mise en vente était historique, tant par la rareté des tableaux de l’artiste qui sont proposés lors de ventes publiques, que par son estimation, dépassant largement le record établi par la Sainte Rufine (1622-32) de VVelázquez en 2007. En effet, à l’époque, la maison de vente Sotheby’s Londres avait vendu le tableau pour 15 millions d’euros. « Aucune autre peinture de Velázquez de cette envergure et de cette importance n'est arrivée sur le marché depuis plus d'un demi-siècle » déclarait le président de Sotheby’s, George Wachter, dans un communiqué. Contrairement aux œuvres d’autres artistes, les portraits de Velázquez ont une importance historique et sont donc généralement conservés dans des collections royales ou privées.



Début janvier, l’annonce fut toutefois retirée par la maison Sotheby’s et l’œuvre n’apparaissait plus dans son catalogue de vente. Très vite, plusieurs médias et spécialistes ont supposé que Isabelle de Bourbon avait été acheté par un musée américain. Néanmoins, les journaux espagnols ont rapidement mis fin à cette rumeur. De son coté, Sotheby’s affirme que le trust privé propriétaire du tableau a choisi de suspendre la vente « en raison de discussions en cours de leur côté », mais que la maison de vente « se réjouit de pouvoir proposer cette peinture exceptionnelle à la vente dans un avenir proche ».


Un projet de restitution serait-il possible ?

Dans un même temps, le quotidien espagnol El Pais s’est interrogé sur la possibilité qu’aurait le ministère espagnol de la culture ou le musée du Prado de suspendre la vente de l’œuvre ou d’engager une action pour en forcer la restitution. En effet, ce tableau d’un artiste espagnol et représentant l’un des membres de la famille royale, s’inscrit naturellement dans le patrimoine culturel de l’Espagne. Cependant, aucune loi sur le pillage d’œuvres d’art ne pourrait s’appliquer dans le cas d’Isabelle de Bourbon.


Disparu lors de l’invasion de l’Espagne par Napoléon en 1808, le portrait fut exposé au Louvre trente ans plus tard dans la galerie espagnole du roi Louis Philippe. Par la suite, il a été vendu au collectionneur et banquier Henry Huth, qui l’exposa dans son manoir de Wykehurst Park, en Angleterre. L’œuvre fut conservée par les héritiers de M. Huth jusqu’en 1950, avant d’être proposée aux enchères et dans des ventes privées aux Etats-Unis. Les propriétaires actuels du tableau, quant à eux, l’ont acquis il y a plus de quarante ans.


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