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Pourquoi le personnel du Centre Pompidou poursuit sa grève

La grève des employés du Centre Pompidou ne faiblit pas. Depuis le 16 octobre, ils se mobilisent pour obtenir des garanties d’emploi et de non-externalisation pendant la fermeture prévue entre 2025 et 2030. Ils dénoncent l’absence de dialogue avec la direction et le ministère de la Culture, qui ne répondent pas à leurs demandes.


Devant le Centre Pompidou, dont une partie des employés est en grève depuis plusieurs semaines
Devant le Centre Pompidou, dont une partie des employés est en grève depuis plusieurs semaines. ©Eric Broncard / Hans Lucas. AFP

En raison de travaux de désamiantage et de rénovation au Centre Pompidou, l’établissement doit fermer ses portes jusqu’en 2030. Le budget des travaux s’élève à 260 millions d’euros, auxquels s’ajoutent environ 200 millions d’euros pour le nouveau projet culturel. Afin d’assurer leurs droits durant cette période, les employés de l’établissement public réclament des engagements écrits de la part de Laurent Le Bon, président du Centre Pompidou, sur quatre points clefs du conflit.


Ils exigent qu’un seul site rassemble tous les services du Centre Pompidou pendant la fermeture ; le maintien du nombre d’employés actuels ; la garantie de non-externalisation des activités, missions et services jusqu’à la réouverture – y compris avec les départs en retraite qui toucheront 25 % des effectifs ; et le droit des agents – notamment ceux à temps partiel – à retrouver leur poste à la réouverture.


La grève s’enlise au Centre Pompidou

La direction de l’établissement, tout comme le ministère de la Culture, optent pour la stratégie du statu quo. Chacun avance les « engagements forts » obtenus par les syndicats à la suite de sept réunions de travail : le maintien du niveau de rémunération et des plannings, un renforcement du budget formation pour les agents et la garantie pour chaque agent de retrouver son poste ou un autre correspondant à ses compétences à la réouverture.


Cependant, le ministère de la Culture ne compte pas céder sur les deux points principaux de blocage : le plafond d’emploi et la non-externalisation des services et missions réclamés par les syndicats, sachant qu’un quart des agents partiront à la retraite d’ici cinq à dix ans. « Il est trop tôt pour figer l’organisation de l’établissement à sa réouverture, prévue dans sept ans, alors que les projets du Centre Pompidou sont en plein développement et en extension », réfute Rima Abdul Malak, dans une lettre adressée à tout le personnel de l’établissement, le 15 novembre.


Face à cette intransigeance, les quelques 140 agents réunis ont à nouveau voté la reconduction de la grève, lundi 27 novembre. « Nos collègues sont fatigués, démotivés, désespérés », se désole une agente d’accueil auprès du Monde. « Il y a un petit coup de mou, c’est long », concède une représentante de l’Union nationale des syndicats autonomes (UNSA). « Nous allons voir comment mettre en place un fonds de grève avant Noël. »


La brève visite du sénateur communiste de Paris Ian Brossat, qui a adressé le même jour une lettre à la ministre de la Culture, Rima Adbul Malak, a certes redonné un peu d’énergie aux troupes, tout comme l’adhésion inattendue des employés de la Bibliothèque publique d’information, qui ont déposé un préavis de grève jeudi 23 novembre. « Mais nous ne pouvons pas fermer tous les jours, nous devons organiser des grèves rotatives et des actions ciblées », admet Philippe Mahé, secrétaire Force ouvrière (FO) du personnel du Centre Pompidou. Pas question, en revanche, de rendre les armes.


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