Deux ans après une première agression chocolatée, la célèbre Joconde a été victime, le 28 janvier dernier, d’une aspersion de soupe au potiron. Deux militantes du groupe écologiste « Riposte Alimentaire » avaient emporté le potage dans un thermos de café afin de mener à bien leur action, devant des visiteurs médusés.
« Qu'est-ce qui est le plus important ? L'art ou le droit à une alimentation saine ? » ont crié les militantes lorsque les agents de sécurité du Louvre les ont évacuées de la salle d’exposition. Elles ont rapidement été placées en garde à vue pour dégradation d’un bien classé ou inscrit.
La nouvelle a fait la une des médias nationaux et internationaux. Le 28 janvier dernier, aux alentours de 10 heures, deux militantes du groupe Riposte Alimentaire ont aspergé la Joconde de soupe au potiron. Elles se sont ensuite placées devant l’œuvre et ont scandé leurs revendications. « Notre système agricole est malade. Nos agriculteurs meurent au travail ».
De son côté, l’équipe de sécurité du Louvre a immédiatement ouvert une cellule de crise et fait évacuer la salle d’exposition, jusqu’à sa réouverture vers 11h30. Heureusement, le chef-d’œuvre de Léonard de Vinci est protégé par une épaisse vitre de verre depuis les années 1950. « La Joconde n’a subi aucun dommage », se rassurait d’ailleurs le musée, dès la fin de la journée. Le soir même, sur le réseau social X, la nouvelle ministre de la culture Rachida Dati condamnait ce geste : « La Joconde, comme notre patrimoine, appartient aux générations futures. Aucune cause ne peut justifier qu'elle soit prise pour cible ! »
Un soutien aux agriculteurs
Contrairement aux nombreuses actions écologistes contre le monde de l’art dans les dernières années, celle de Riposte Alimentaire s’inscrit dans le cadre des manifestations des agriculteurs. En effet, le collectif s’intéresse particulièrement à l’inflation alimentaire et à l’amélioration des conditions de travail et des droits des agriculteurs. Depuis le weekend dernier, les agriculteurs français ont décidé de bloquer les axes principaux menant à la capitale afin d’attirer l’attention sur leurs conditions de vie et de travail de plus en plus difficiles.
Les deux militantes de Riposte Alimentaire ont expliqué que leur geste visait à « dénoncer un système agricole malade ». Elles ont également revendiqué « le droit à une alimentation saine et durable ». Le mouvement lancé par le collectif est « une campagne de résistance civile française qui vise à impulser un changement radical de société sur le plan climatique et social ».
Pas de poursuites judiciaires
« Les deux personnes se voient reprocher la contravention de pénétration ou maintien dans un musée de France, appartenant à une personne publique ou à une personne privée assurant une mission d’intérêt général, dont l’accès est interdit ou réglementé de façon apparente, pour avoir franchi l’espace sécurisé délimité devant le tableau » détaillait le parquet de Paris dans un communiqué. Cependant, les deux militantes écologistes ne devraient pas être poursuivies pour cette action. En effet, le parquet de Paris leur a proposé de verser une contribution citoyenne à une association d’aide aux victimes. La contravention liée à cette dégradation d’un bien classé ou inscrit est normalement passible de 1500€ d’amende.
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