top of page

Les Jeux Olympiques de Paris, une célébration du sport au détriment de l’art

Cet été, plus de 11,2 millions de visiteurs ont rejoint notre capitale à l’occasion des Jeux Olympiques de Paris. Selon l’Office de Tourisme, ce chiffre record représente 4 % de visiteurs en plus par rapport à 2023 et 13 % en plus par rapport à 2022. Cependant, les institutions culturelles n’ont, quant à elles, pas profité de cet engouement sportif.


Pyramide du Musée du Louvre pendant les Jeux Olympiques 2024
Pyramide du Musée du Louvre, au début du mois d’août 2024 © Europe 1

Si les Jeux Olympiques de Paris ont représenté un profit sans précédent pour de nombreux domaines professionnels, la culture, de son côté, en a plutôt pâti. En Île-de-France, les différentes institutions enregistraient effectivement des baisses de fréquentation inédites. Le musée le plus visité du monde, le Louvre, a par exemple accueilli 22 % de visiteurs en moins que l’année précédente. Le musée d’Orsay, quant à lui, se désole d’une chute de 29 % de fréquentation sur l’été 2024. Le même constat est fait pour la plupart des institutions comme le Centre Pompidou (- 28 %), le musée des Arts décoratifs (- 66 %), le Petit Palais (- 11 %) ou le quai Branly-Jacques Chirac (- 23 %).


Au mois d’août, Paris Musées faisait état du même problème aux médias : « Les musées, anciens ateliers et maisons d’artistes généralement fréquentés par les Parisiens ou situé en dehors des zones olympiques ont connu une baisse de la fréquentation plus accentuée sur la période. » De fait, les institutions de la Ville de Paris ont remarqué des chutes de fréquentations atteignant les 41 % pour le musée Bourdelle et 35 % pour le musée d’Art Moderne de Paris. Ces centres dédiés à l’art, bien que parfois situés à proximité des lieux sportifs, n’ont vraisemblablement pas attiré les touristes de la capitale. Selon le Louvre, cette baisse inédite est due aux restrictions d’accès et aux fermetures de station de métro et de RER. Les 25 et 26 juillet, l’institution a effectivement fermé ses portes au public, puisque l’accès aux quais de Seine et à la zone du musée était fortement restreinte. Toutefois, les causes d’une telle chute du nombre de visiteurs pourraient être multiples.


Un public majoritairement français et relativement jeune

L’une des premières raisons de cette chute de fréquentation pourrait être la nature des visiteurs de la capitale. En effet, l’Office de Tourisme de Paris constate que « les visiteurs nationaux (touristes, excursionnistes et locaux) représentent 85 % de l’ensemble des visiteurs aux J.O ». Ces derniers, attirés par l’engouement des Jeux Olympiques, n’ont peut-être pas profité de leur séjour pour (re)découvrir les institutions culturelles locales. De même, ce pourcentage comprend les excursionnistes, soit les « visiteurs à la journée, majoritairement français, venant d’hors Ile-de-France ». Ce type de visiteur, ne fréquentant la capitale que pour quelques heures, n’a certainement pas fait d’arrêt par l’un des musées de Paris.


De plus, le public des Jeux Olympiques était vraisemblablement jeune. Selon une étude menée par le Palais Galliera, le musée Carnavalet, le Petit Palais et la Crypte de l’île de la Cité, près de 70 % des visiteurs avait moins de 45 ans pendant la période olympique. Aussi, 62 % d’entre eux séjournaient dans la capitale exclusivement pour les J.O et 53 % d’entre eux avaient des billets pour assister aux compétitions. Ces amateurs de sport n’étaient donc peut-être pas des férus d’art. Néanmoins, les célèbres Catacombes de Paris, régulièrement mises en lumière par le septième art, et la Monnaie de Paris, où étaient frappées les médailles olympiques, ont connu une hausse de fréquentation.


Enfin, si le constat est lourd pour les musées parisiens, il est loin d’être une surprise pour les professionnels du monde de l’art. En 2012, lors des Jeux Olympiques de Londres, la plupart des

institutions culturelles avaient également pâti des festivités sportives. Le British Museum avait, par exemple, connu une baisse de fréquentation de 25 % par rapport à 2011.

Bình luận


bottom of page