top of page

Les anneaux olympiques vont-ils rester gravés dans le paysage parisien ?

Après le succès des Jeux olympiques de Paris 2024, la maire de Paris a annoncé son souhait de voir les anneaux olympiques rester définitivement accrochés à la tour Eiffel. Une décision qui semble simple, mais qui se heurte à de nombreuses questions juridiques et patrimoniales.


La tour Eiffel parée de ses anneaux olympiques
La tour Eiffel parée de ses anneaux olympiques © Henri Garat |Ville de Paris

Dans un entretien avec le quotidien Ouest-France publié le 31 août, Anne Hidalgo, la maire de Paris, a annoncé que les anneaux olympiques resteront sur la tour Eiffel après les Jeux olympiques. « En tant que maire de Paris, la décision me revient et j’ai l’accord du CIO. Donc oui, ils vont rester sur la tour Eiffel », explique l’élue socialiste.


« C’est très beau, cette idée d’allier la tour Eiffel, monument conçu comme étant éphémère pour une Exposition universelle, aux Jeux, moment éphémère qui aura aussi marqué Paris et notre pays. Je veux que les deux restent mariés », a-t-elle justifié.


On ne badine pas avec les monuments

Si l’enthousiasme est compréhensible après le succès des Jeux, la réalité juridique révèle un tableau plus complexe. Comme le rappel Rachida Dati sur son réseau social : « L’accrochage des anneaux olympiques en avait exceptionnellement été exempté par la loi olympique, mais à titre temporaire. Avant toute prise de décision et toute annonce en la matière, il est important que toutes les procédures et consultations visant à la protection du patrimoine soient respectées. »


En effet, la tour Eiffel, bien que non classée, est un monument historique inscrit depuis 1964. Elle est donc soumise à des règles strictes en matière de modification. L’installation initiale des anneaux a nécessité une dérogation exceptionnelle. Leur maintien requiert donc un nouveau permis de construire, dont la décision « ne peut intervenir sans l’accord de l’autorité administrative chargée des monuments historiques », selon l’article L. 621-27 du Code du patrimoine. Autrement dit, en tant que monument inscrit, les travaux modifiant l’aspect extérieur de la tour Eiffel nécessitent l’autorisation du préfet.


Par ailleurs, les anneaux olympiques sont une marque déposée protégée par le Comité International Olympique (CIO). Bien que l'organisation ait donné son accord à la maire de Paris, leur utilisation sur la tour Eiffel pose un autre problème juridique. En effet, le Code de l'environnement encadre strictement la publicité sur la voie publique. Cette règlementation implique les édifices protégés et leurs abords. Or, les anneaux olympiques peuvent vraisemblablement être considérés comme une forme de publicité. La DRAC est à ce titre concernées pour l’octroi d’autorisations de publicités sur le territoire francilien. Afin de faciliter et d’accélérer les demandes d’autorisation pour les installations liées aux Jeux de Paris 2024, des dérogations avaient été accordées. Mais si cette interdiction a été en partie levée par la loi olympique, cette exception se terminera avec les Jeux paralympiques. Ainsi, la pérennisation des anneaux pose la question de la compatibilité entre le caractère symbolique des Jeux et les règles de protection du patrimoine.


D’autant que, les anneaux qui resteront sur la tour Eiffel ne seront pas ceux des Jeux de Paris 2024. En effet, trop lourd pour la structure de la tour Eiffel, ceux-ci devront être démontés pour en installer de nouveaux.

Comments


bottom of page