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Le recours des opposants au tunnel de Stonehenge rejeté

Dernière mise à jour : 29 mars

La bataille juridique et environnementale autour du projet de tunnel autoroutier près de Stonehenge continue. Malgré les appels de l’UNESCO et les efforts soutenus des groupes patrimoniaux, la Haute Cour britannique a récemment statué en faveur du gouvernement, permettant la poursuite du projet controversé.


Le recours des oppposants au tunnel de Stonehenge rejeté
Photo du site de Stonehenge, par l'UNESCO

Depuis plus de trois ans, une coalition d’archéologues, de druides, de spécialistes du patrimoine et d’activistes écologistes s’opposent fermement à la construction d’une autoroute souterraine à proximité du site antique de Stonehenge, dans le sud-ouest de l’Angleterre.

 

En 2021, les opposants avaient remporté une victoire juridique qui avait mené à l’annulation du projet par la Haute Cour britannique, invoquant des préoccupations environnementales et l’illégalité de la décision prise par le ministre des Transports de l’époque, Grant Shapps. Cependant, en juillet 2023, le ministre des Transports, Mark Harper, a de nouveau approuvé ce projet, estimé à 1,7 milliard de livres sterling (environ 2 milliards d’euros) et légèrement remanié.

 

En réponse, les associations The Stonehenge Alliance et Save Stonehenge World Heritage Site (SSWHS) ont présenté une pétition à l’UNESCO à Paris en septembre dernier, recueillant 225 000 signatures de 147 pays, exhortant le gouvernement britannique à mettre fin au projet routier « dommageable ».



Malgré ces efforts, le juge David Holgate a statué en faveur du gouvernement le 19 février 2024, estimant que les avantages du projet, notamment la réduction de la congestion sur la route A303, surpassaient les inconvénients. Le projet envisage un tunnel de deux voies, profond de 40 mètres et situé à 200 mètres des mégalithes, afin de fluidifier le trafic et diminuer les nuisances pour le site. L’avocat du ministère des Transports a affirmé lors de l’audience de décembre que le projet respectait les engagements du Royaume-Uni envers la Convention du patrimoine mondial, qui l’engage à protéger ce patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1986.

 

La décision actuelle signifie que le projet peut avancer sans autre contrôle judiciaire. Des travaux archéologiques sur le site sont prévus cette année, avant les principaux travaux de construction en 2025. Bien que l’évaluation de l’impact environnemental du ministère des Transports doive être réexaminée, il est peu probable que cela affecte la progression du projet.

 

Les défenseurs du patrimoine craignent que le projet n’endommage irrémédiablement des vestiges archéologiques, à cause des tranchées profondes prévues aux extrémités du tunnel. L’association SSWHS conteste la validité du projet, citant une analyse erronée du trafic prévu sur l’A303 et une méconnaissance des dommages au patrimoine. Ils soutiennent également que le ministre des Transports n’a pas considéré d’autres alternatives non autoroutières, telles qu’une ligne ferroviaire, agissant ainsi de manière « irrationnelle » et ignorant le risque de voir Stonehenge retiré de la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, ainsi que l’impossibilité du gouvernement d’atteindre ses engagements pour atteindre la carboneutralité d’ici à 2050. Mais selon le juge, le gouvernement respecte son protocole en s’engageant à travailler de concert avec des organismes pour atteindre ses objectifs en matière carbone durant la construction du tunnel.



Le directeur du SSWHS, John Adams, considère que cette décision est un « coup dur qui expose le site à un vandalisme parrainé par l’État », mais il demeure déterminé à « continuer le combat », annonçant son intention de faire appel de la décision.

 

Construit par étapes entre environ 3 000 et 2 300 ans avant Jésus-Christ, Stonehenge est l’un des monuments mégalithiques préhistoriques les plus importants du monde par sa taille, son plan sophistiqué et sa précision architecturale. Il est situé au cœur d’un paysage sacré, qui comprend de nombreux autres vestiges archéologiques, tels que des tumuli, des cercles de pierres ou des alignements mégalithiques. Le site est considéré comme un lieu de culte, d’observation astronomique ou de célébration des solstices.

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