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Le MET et le British Museum ciblés par des militants propalestiniens

A Londres et à New York, les militants propalestiniens ont mené de grandes manifestations contre les institutions culturelles à la fin du mois de mars. Le British Museum et le MET, pris comme cibles principales, ont été invectivés et accusés de complicité avec Israël.


Les militants propalestiniens investissent les marches du MET, à New York, le 24 mars dernier (Crédit : Lokman Vural Elibol/Anadolu via Getty Images)
Les militants propalestiniens investissent les marches du MET, à New York, le 24 mars dernier (Crédit : Lokman Vural Elibol/Anadolu via Getty Images)

Le 24 mars, près de 350 activistes propalestiniens ont rejoint les marches du célèbre musée new yorkais et déroulé une grande banderole remplie de slogans en faveur d’une « Palestine libre ». Cette courtepointe, réalisée par 64 artistes, accusait notamment l’institution de complicité avec Israël, dans sa guerre contre Gaza. Les manifestants ont également distribué des tracts et des dépliants évoquant une complicité entre le MET et les sionistes. Dans un second temps, les militants propalestiniens ont lancé plusieurs injonctions au musée afin que l’institution « coupe les liens avec les membres du conseil d'administration qui profitent des bombardements israéliens en cours et de l'occupation coloniale de la Palestine » et « aide à la préservation des sites du patrimoine culturel palestinien qui sont détruits par Israël ».


Les activistes ont affirmé que Ted Pick, l’administrateur du MET et PDG de Morgan Stanley, profiterait de la guerre en investissant dans les entreprises qui fournissent des armes à Israël. De plus, ils ont accusé Michael Steinhardt, qui aurait possédé des objets pillés en Cisjordanie, et Ronald Lauder, qui ferait « la promotion de l’amalgame entre antisionisme et antisémitisme ». Ces deux figures comptent parmi les plus importants donateurs du MET. De son côté, toutefois, l’institution n’a pas fait de commentaire sur ces accusations.



Malgré la manifestation, les administrateurs du MET n’ont pas ordonné sa fermeture temporaire et aucune arrestation policière n’a eu lieu. Toutefois, plusieurs confrontations véhémentes auraient éclaté entre des passants et des militants. Ces derniers comptaient, par la suite, poursuivre leur manifestation jusqu’au musée Guggenheim, mais n’ont pu le faire pour des raisons de sécurité. Leur action s’est terminée aux alentours de 14h30.


Les militants propalestiniens contre le British Museum

Le même jour, le British Museum a été le théâtre d’une manifestation similaire, organisée par le collectif Energy Embargo for Palestine (Embargo d’Energie pour la Palestine). Les quelques 200 militants propalestiniens ont fermement demandé à l’institution de mettre fin à son partenariat avec BP. En effet, British Petroleum a obtenu une licence d’exploration gazière par Israël, peu de temps après le début du conflit à Gaza. En février dernier, le British Museum a renouvelé son accord avec BP pour un montant de plus de 70 millions d’euros. « Sponsorisé par BP = sponsorisé par le génocide colonial » affirmait une grande banderole étendue à l’entrée du British Museum. Les militants ont également pris à partie des membres du public et les ont incités à « boycotter le musée et à mettre fin à leur adhésion ».


« British Petroleum était la première cible naturelle de notre campagne parce qu'elle investit dans le colonialisme israélien, dépouille les eaux palestiniennes de leurs ressources et profite du génocide colonial et du nettoyage ethnique », déclarait Energy Embargo for Palestine dans un communiqué. « Le British Museum est la principale plateforme de la licence sociale de BP, il légitime ses efforts philanthropiques et consacre son image de responsabilité d'entreprise et de contribution à la société et à la culture britanniques. Cela permet d'occulter les crimes climatiques de BP et ses investissements dans des régimes génocidaires tels qu'Israël. »


Contrairement au MET, le British Museum a opté pour une fermeture temporaire de ses collections. Les personnes présentes dans le musée ont pu continuer leur visite, mais de nouveaux visiteurs n’ont pu entrer jusqu’après 15 heures. De leur côté, les forces de l’ordre avaient été « informées à l'avance de la perturbation massive par une enquête sous couverture qui avait infiltré les chats du groupe organisateur ». Elles sont donc intervenues rapidement sur place pour garantir la sécurité des passants et des manifestants.


« Le musée présente ses excuses à tous ceux dont la visite a été perturbée hier. Le British Museum respecte le droit d'autrui à exprimer ses opinions et autorise les manifestations pacifiques sur le site du musée tant qu'il n'y a pas de risque pour la collection, le personnel ou les visiteurs », déclarait le British Museum dans un communiqué.


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