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Le conflit israélo-palestinien divise les communautés artistiques

Au Moyen-Orient, le conflit historique entre Israël et la Palestine prend désormais des proportions inédites. A la fin du mois d’octobre, 2 000 responsables artistiques et culturels internationaux ont signé une lettre ouverte demandant un cessez-le-feu immédiat à Israël dans la bande de Gaza. De son côté, la communauté artistique israélienne a réagi à cette injonction de la part de ses nombreux confrères.

Photographie d'une Manifestation pour la paix entre l'Israël et la Palestine, Paris 2023
Manifestation pour la paix entre l'Israël et la Palestine, Paris 2023

Le 7 octobre dernier, plus de 1400 citoyens israéliens ont été assassinés, 3500 autres grièvement blessés et 200 autres pris en otage lors d’une violente attaque menée par le groupe terroriste du Hamas. L’armée israélienne a immédiatement réagi à cet acte terroriste de l’organisation qui dirige la bande de Gaza en coupant la nourriture, l’eau et l’électricité dans la zone. De plus, elle a lancé une campagne de frappes aériennes sur la région et tué à son tour, plus de 3000 citoyens palestiniens et blessé près de 10 000 autres. Quelques jours plus tard, le gouvernement israélien a demandé à plus d’un million de Palestiniens d’évacuer le nord de la bande de Gaza au plus vite. Selon les Nations Unies, cette injonction est « irréalisable » et « susceptible de transformer ce qui est déjà une tragédie en une situation calamiteuse ».


Face à cette situation, plus de 2 000 responsables culturels, artistes visuels, acteurs et écrivains à travers le monde ont signé une lettre demandant un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza. D’après le communiqué, les 2,3 millions de Palestiniens vivant dans la zone subissent « une punition collective d'une ampleur inimaginable » de la part d’Israël. La missive affirme également qu’il est temps de « mettre fin à la complicité de nos instances dirigeantes dans les graves violations des droits de l'homme et les crimes de guerre ». Enfin, le texte se conclue par un appel aux organisations artistiques « à refuser l'inhumanité, qui n'a pas sa place dans la vie ou dans l'art ».


Une position politique qui manquerait de contraste

Cette lettre n’a pas manqué de susciter des réactions contrastées, notamment de la part de la communauté artistique d’Israël qui publié une réponse sur les réseaux sociaux. « Ce qui est le plus bouleversant, c'est l'absence totale de mention de plus de 200 personnes kidnappées, dont la plupart sont des civils, y compris des bébés, des enfants, des personnes âgées et des malades. Les otages ne font pas partie de l'humanité qu'ils prétendent défendre. Par omission, ils légitiment l'enlèvement de civils. En ignorant les droits de tous ceux qui vivent en Israël, les signataires de la lettre déshumanisent tous ceux qui vivent en Israël, les 9 millions de personnes qui ont le droit d'exister », affirme le communiqué. Par ailleurs, la communauté artistique israélienne précise que cette « déclaration générale » des 2 000 responsables culturels internationaux « sape la position morale adoptée par les signataires de la lettre » en condamnant la violence.


Contrairement à la première lettre, celle-ci se conclut par un appel à l’unité entre les différents groupes qui ont été touchés par le conflit. Néanmoins, cette unité ne nécessiterait pas « une contradiction entre l’opposition ferme à l’occupation israélienne et au crimes commis à Gaza ainsi que la condamnation des actes de violence brutaux commis contre les civils en Israël ». En somme, les responsables culturels internationaux ont immédiatement adopté une position politique ferme dans leur lettre, que la communauté artistique d’Israël refuse de cautionner, pour privilégier l’unité contre la violence.

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