Depuis la fin de l’année 2023, des milliers d’artistes ont signé une lettre ouverte appelant la Biennale de Venise à exclure Israël. Toutefois, le ministre italien de la culture a contesté cette injonction et assuré que ces protestations sont « honteuses ».
« Israël a non seulement le droit d'exprimer son art, mais il a aussi le devoir de témoigner de son peuple, précisément à un moment comme celui-ci où il a été attaqué de sang-froid par des terroristes sans pitié », affirmait Gennaro Sangiuliano, le ministre italien de la Culture, dans un communiqué. « La Biennale sera toujours un espace de liberté, de rencontre et de dialogue, et non un espace de censure et d'intolérance. La culture est un pont entre les peuples et les nations, pas un mur de séparation. »
Bien que la Biennale n’ait pas encore réagi à la lettre ouverte des artistes, M. Sangiuliano suggère que le pavillon israélien serait maintenu au festival d’art. Dans son communiqué, il précise que les signataires de la lettre menacent « d’anéantir la culture de la liberté en Italie » et désignent les protestations comme « honteuses ». Israël possède effectivement un pavillon à la Biennale de Venise depuis 1950 et, en 2024, l’artiste Ruth Patir devrait représenter son pays.
De lourdes invectives contre la Biennale de Venise
Signée par des milliers d’artistes à travers le monde, la lettre de protestation contre la présence d’Israël à la Biennale met en avant le conflit qui oppose ce pays et le Hamas depuis le 7 octobre dernier. La missive accuse d’ailleurs le festival de « soutenir un État d’apartheid génocidaire » et de mettre en place un « pavillon génocidaire ». De même, la lettre souligne l’absence de déclaration de la Biennale concernant le conflit israélo-palestinien, alors que le festival s’est librement exprimé sur l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022.
Le groupe à l’origine de cette lettre ouverte, Art Not Genocide Alliance (Alliance de l’Art Non Génocidaire) a déclaré sur les réseaux sociaux : « La culture n'est pas un "pont entre les peuples et les nations" lorsqu'une nation est impliquée dans l'élimination d'une autre, dont les citoyens sont maintenus derrière un mur de séparation. » Plusieurs anciens et nouveaux participants de la Biennale ont signé la lettre, tout comme les lauréats du Prix Turner.
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