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L’Italie réclame au Louvre la restitution de sept antiquités pillées

L’Italie a renouvelé sa demande de restitution de sept objets datant de l’Antiquité, acquis par le Louvre entre 1982 et 1998, et qui auraient été pillés sur des sites archéologiques.


Photo d'un amphore noire avec un musicien
Amphore du Peintre de Berlin, Ve siècle © RMN - Grand Palais (musée du Louvre) / Christian Larrieu

Des preuves accablantes

Les sept œuvres en question sont liées aux marchands d’antiquités Giacomo Medici et Giovanni Franco Becchina, condamnés pour trafic illicite d'antiquités romaines, grecques et étrusques. Les autorités italiennes ont saisi des archives photographiques et documentaires appartenant à ces deux hommes, prouvant que les objets ont été extraits illégalement de leur contexte archéologique.


Parmi les pièces recherchées par l’Italie figurent :

  • Un cratère du Peintre d’Antiménès, acheté par le Louvre en 1987, et identifié dans les archives de Giacomo Medici, ainsi que d’une paire de néréides du IVème siècle ;

  • Une amphore noire du Vème siècle attribuée au Peintre de Berlin, acquise lors d’une vente aux enchères à Londres en 1994, et repérée dans les archives de Giacomo Medici par Christos Tsirogiannis, expert en antiquités illicites ;

  • Une tête d’Héraclès provenant de l’ancienne cité étrusque de Cerveteri, et associée aux archives de Becchina.


Une négociation en cours

En février 2022, le ministre italien de la Culture, Gennaro Sangiuliano, a rencontré Laurence des Cars pour discuter d’un éventuel rapatriement des œuvres litigeuses. « Je considère que les œuvres dont la provenance est douteuse sont une tache dans les collections du Louvre. Nous devons examiner [ces cas] avec rigueur et lucidité », a déclaré la directrice du musée parisien au Monde.


Le musée français doit désormais finaliser ses propres vérifications, et transmettra, à l’automne, une recommandation au ministère de la Culture, qui aura le dernier mot.


Un cadre juridique complexe

Les cas de restitution ne sont pas toujours simples en France, dans la mesure où les objets appartenant à des institutions étatiques sont « inaliénables », ce qui signifie que leur retrait nécessite une approbation spéciale du Parlement.


En janvier 2022, la ministre de la Culture du pays, Rima Abdul Malak, s’est engagée à présenter plusieurs nouveaux projets de loi visant à assouplir les restrictions sur les restitutions. Ainsi, le 13 juillet dernier, une loi sur la restitution d’œuvres d’art volées par les nazis a été votée à l’unanimité par le Sénat et l’Assemblée nationale, facilitant la remise des objets aux familles spoliées entre 1933 et 1945.


C’est dans ce contexte que Laurence des Cars a annoncé la création de deux postes dédiés à la vérification des provenances de la collection du Louvre. Elle explique que « l’étude des provenances est désormais une question aiguë, scientifiquement, symboliquement et politiquement ».

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