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L’ICOM lance un appel aux dons en faveur du patrimoine culturel syriens

Pays riche d’un patrimoine culturel millénaire, la Syrie voit aujourd’hui son héritage menacé par les conséquences de la guerre, et par le récent tremblement de terre qui a frappé le pays le 6 février 2023. Face à cette situation, plusieurs organisations françaises et européennes se mobilisent pour soutenir les efforts de sauvegarde et de conservation des biens culturels syriens.

Site de Palmyre en Syrie
Site de Palmyre (République arabe syrienne), 16/01/2007. Auteur : Francesco Bandarin Copyright : UNESCO

L’alliance européenne – ICOM Europe, le comité français du Conseil International des Musées (ICOM France), le comité français du Bouclier bleu (BBF) et le comité français du Conseil international des monuments et des sites (ICOMOS France), ont lancé un appel au don de matériels pour aider pour aider les syriens à protéger leur patrimoine. L’appel est ouvert jusqu’au 24 novembre 2023.


Le patrimoine culturel syrien est composé de six sites inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO, dont Alep, le Crac des Chevaliers et les villages antiques du nord, ainsi que de nombreux musées comme le Musée national d’Alep et les musées d’Apamée, de Hama, de Ma’rrat al-Nooman, de Lattaquié et de Tartous. Ces biens culturels ont subi des dommages importants à cause des bombardements, des incendies, de l’utilisation militaire, des pillages et des fouilles illégales. Le tremblement de terre de février 2023 a aggravé la situation, provoquant des fissures, des effondrements et des dégradations supplémentaires.


Face à cette situation, ICOM, ICOMOS et le BBF ont décidé de soutenir les acteurs culturels syriens et l’UNESCO à Beyrouth, en leur fournissant du matériel nécessaire à la sauvegarde des biens culturels menacés. Cette initiative s’inscrit dans la continuité de leur engagement en faveur des pays affectés par les conflits et/ou les catastrophes naturelles.



Ainsi, le Bouclier bleu France se charge de la logistique pour réceptionner, transporter et acheminer les dons de matériel jusqu’en Syrie. L’aide opérationnelle est, quant à elle, assurée par ICOM France, ICOMOS France et le BBF.


Le Conseil départemental de la Haute-Garonne et un transporteur international apportent également leur appui à ce projet. En effet, le Conseil départementale de la Haute-Garonne met à disposition une plateforme logistique qui permettra de centraliser les dons nationaux. Les structures régionales sont également mobilisées.


Pour faire un don de matériel, vous pouvez contacter Claire Léger, Directrice de la réponse à l’urgence de Bouclier bleu France : claire.leger@cd31.fr.


Liste du matériel de soutien à la Syrie ici.


Les sites antiques endommagés et détruits par l’Etat islamique en Syrie

L’Etat Islamique (EI) revendique la destruction de sites antiques comme une cause religieuse. Sous couvert de condamner l’adoration d’idoles, ses membres ont visé des sites antiques connus, ainsi que des tombeaux et des temples modernes appartenant à d’autres courants musulmans. De plus, le pillage fournit désormais au groupe une source de profits pour financer des opérations militaires.


« C’est à la fois propagandiste et sincère|», explique Christopher Jones, historien à l’université de Columbia, qui a réalisé une chronique de ces dégradations sur son blog. « Ils ont l’intention de répéter le début de l’histoire de l’Islam. »


Palmyre

Parmi les victimes de cette barbarie, la cité antique de Palmyre, joyau du désert syrien et ancienne métropole romaine, qui a connu son heure de gloire sous la reine Zénobie au IIIème siècles, qui défia l’empire romain. Zénobie faillit et Palmyre fut reconquise et détruite par les armées romaines en 273 après J.-C. Ses avenues bordées de colonnes et ses temples impressionnants furent conservés par le climat désertique, et au XXe siècle la cité devint une des destinations touristiques les plus prisées de Syrie.


En août 2015, l’organisation auto-proclamée Etat Islamique a publié une vidéo montrant la destruction violente du temple de Baalshamin, un des vestiges les mieux conservés du site syrien de Palmyre. Quelques jours plus tard, des explosions ont été signalées au temple de Baal, une construction voisine, qui était l’une des plus grandes du site. Une agence des Nations Unies a rapporté que l’édifice avait été rasé.


Apamée

Riche cité commerçante de l’ère romaine, Apamée a été sévèrement touchée par les pillages depuis le début de la guerre syrienne, avant même l’apparition de l’EI. Certaines mosaïques romaines encore inconnues auraient été extraits et enlevées pour être revendues. En effet, l’EI empocherait une dizaine de millions de dollars pour financer ses opérations, grâce à la vente d’objets anciens.


Doura-Europos

Colonie grecque située sur l’Euphrate, non loin de la frontière syrienne, avec l’Irak, Doura-Europos devint plus tard un des comptoirs romains les plus orientaux. Elle abritait la plus ancienne église chrétienne connue à ce jour, une synagogue décorée et de nombreux temples romains. Des images satellites dévoilent aujourd’hui un paysage couvert de cratères à l’intérieur des murs en briques d’adobe de la cité.


Mari

Mari prospéra durant l’âge de bronze, entre 3 000 et 1 600áavant J.-C. De nombreuses archives écrites sur des tablettes en argiles qui ont éclairé les fondements de la civilisation dans la région, ainsi que des palais et des temples, ont été découverts par les archéologues. Mais selon des rapports de locaux et images satellites, le site, en particulier le palais royale, est pillé en permanence.

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