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L’Académie royale d’art des Pays-Bas rompt ses liens avec une université israélienne

Depuis plusieurs mois, le syndicat étudiant de l’Académie royale d’art des Pays-Bas (KABK) mène une campagne contre l’université israélienne Bezalel, avec laquelle l’institution avait un programme d’échange. Au mois de mai, la KABK a donc choisi de rompre ses liens avec la Bezalel Academy of Arts and Design.

L'Académie royale d'art des Pays-Bas (KABK) à La Haye (Crédit : KABK)
L'Académie royale d'art des Pays-Bas (KABK) à La Haye (Crédit : KABK)

« Le consensus de notre communauté est que nos politiques et nos actions, ainsi que celles de nos partenaires, doivent activement soutenir et défendre les droits humanitaires universels à tout moment », détaillait le conseil d’administration de la KABK dans une lettre adressée au syndicat étudiant.


Depuis le mois de mai, l’Académie a effectivement donné raison à l’association étudiante et rompu ses liens avec la Bezalel Academy of Arts and Design. Cette décision met également fin au programme d’échange étudiant mis en place en 2017 par les deux universités. Cependant, le choix de la KABK aura certainement un retentissement international. En effet, il s’agit de l’une des plus anciennes écoles d’art au monde, mais également de l’une des premières à boycotter une institution israélienne.



En décembre 2023, le syndicat étudiant de l’Académie royale d’art a transmis une pétition au conseil d’administration pour l’inciter à rompre ses liens avec le Bezalel. Signée par 200 étudiants, la pétition critiquait notamment la décision du Bezalel de participer au conflit israélo-palestinien, à travers un centre de couture universitaire. « Les étudiants de Bezalel sont chargés de réparer les uniformes de l'armée israélienne, celle-là même qui se rend à Gaza pour y perpétrer un génocide », décrivait la pétition. « Les étudiants sont chargés de coudre sur chaque uniforme réparé une étiquette portant la mention « avec l'amour de Bezalel ». L'idée même de cette initiative semble obscène ».


Selon le syndicat étudiant, la KABK n’a pas immédiatement coupé les ponts avec le Bezalel après avoir reçu la pétition. Toutefois, le conseil d’administration de l’Académie royale d’art défend fermement ce délai avant une prise de décision formelle. « Nous combattons fermement le réflexe d'adopter le conflit. Dans un monde de plus en plus hostile, xénophobe et agressif, nous vous demandons de vous ranger à nos côtés pour permettre à tous les membres de notre communauté de faire l'expérience du lieu sûr que nous devons être », déclare l’institution dans une lettre à l’association étudiante. Dans cette missive, la KABK remercie le syndicat étudiant d’avoir ouvert le dialogue sur le sujet et d’avoir contribué à un « alignement interne » de l’université sur le boycott culturel. « Nous avons choisi de ne plus nous associer à une institution qui ne s'oppose pas à un gouvernement faisant l'objet d'une enquête sérieuse pour avoir violé les droits de l'homme et commis des crimes contre l'humanité, ou qui soutient ce gouvernement », précise le document.


De son côté, le syndicat étudiant de la KABK affirme que cette décision « marque le début de la prise de responsabilité des établissements d'enseignement aux Pays-Bas et de la rupture des liens avec les entreprises et les institutions complices du colonialisme, de l'apartheid et du génocide ». L’association suggère aussi que l’Académie royale d’art établisse des liens avec l’université Dar al-Kalima de Bethléem et réduise les frais de scolarité des étudiants palestiniens. Cette initiative pourrait, ainsi, faire écho aux actions similaires menées par la KABK envers les étudiants Ukrainiens depuis le début du conflit avec la Russie. En réponse à cette demande, le conseil d’administration a promis de créer une bourse humanitaire pour les étudiants originaires de régions en conflit et d’envisager de nouveaux partenariats universitaires.


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