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Face à l’influence chinoise, les Etats-Unis décident de rejoindre l’UNESCO

La relation entre les Etats-Unis et l’UNESCO était tendue depuis 2011, avant de prendre fin sous la présidence de Trump, en 2017. Lundi 12 juin 2023, le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a annoncé le retour des Etats-Unis auprès de l’organisation culturelle et scientifique.


Photographie du bâtiment du quartier général de l’UNESCO à Paris
Quartier général de l’UNESCO à Paris

« C’est un moment historique pour l’UNESCO », affirme la directrice de l’organisation, Audrey Azoulay. « Et c’est également un jour important pour le multilatéralisme ». Le Secrétaire d’Etat adjoint à la gestion et aux ressources des Etats-Unis, Richard Verma, lui a en effet adressé une lettre, début juin, quant à la volonté des Etats-Unis de rejoindre l’UNESCO. Il a notamment mis en évidence un désir de dépolitiser le débat autour du Moyen Orient et de retrouver la gestion de l’organisation. Pour l’UNESCO, cette décision a un impact majeur, tant pour le Programme du Patrimoine Mondial -qui encourage la protection et la gestion du patrimoine urbain-, que pour les projets de lutte environnementale et d’éducation des jeunes femmes à travers le monde.


En 2011, la présidence de Barack Obama avait choisi de ne plus participer au financement de l’UNESCO pour soutenir l’Israël, à la suite de l’inclusion de la Palestine dans l’organisation. Six ans plus tard, c’est le gouvernement de Trump qui a pris la décision de quitter entièrement l’UNESCO. L’administration américaine avait alors évoqué un biais anti-Israël dans l’organisation ainsi que des problèmes de gestion.


Toutefois, la décision des Etats-Unis ne mentionne pas le statut de la Palestine au sein de l’organisation. Bien qu’il s’agisse d’un membre à part entière de l’UNESCO, la Palestine est loin de l’indépendance qu’elle souhaite. Aussi, le nouveau gouvernement israélien s’oppose fermement à cette probabilité. De son côté, l’ambassadeur palestinien n’a pas non plus commenté la réintégration des Etats-Unis au sein de l’organisation.


De plus, la décision des Etats-Unis de se rallier de nouveau à l’organisation serait principalement due à l’influence croissante de la Chine. En mars dernier, John Bass, le Sous-secrétaire d’Etat à la gestion expliquait que l’absence des Etats-Unis de l’UNESCO renforçait la Chine. De plus, cela « freinait la capacité du pays à promouvoir sa vision d’un monde libre ». John Bass ajoutait d’ailleurs que l’UNESCO est la clef pour définir des standards d’éducation à la technologie et à la science à travers le monde. « Si nous sommes réellement sérieux quant à la compétition de l’ère digitale contre la Chine, nous ne pouvons rester absents plus longtemps », concluait-il.


Contre toute attente, néanmoins, l’ambassadeur chinois Jin Yang a réagi à propos de l’impact négatif de l’absence des Etats-Unis dans l’UNESCO. Il en a profité pour assurer que la décision de l’administration Biden donne espoir quant à une réelle volonté de multilatéralisme, de la part de Washington. « Faire partie d’une organisation internationale a une implication sérieuse et nous espérons que le retour des Etats-Unis à l’UNESCO témoigne d’une connaissance de sa mission et de ses objectifs », a-t-il ajouté.


Pour l’heure, les membres du comité de gestion de l’UNESCO doivent voter pour approuver ou non le retour des Etats-Unis dans l’organisation. Mais cela semble favorable, puisque l’annonce de la lettre de Richard Verma aurait provoqué un tonnerre d’applaudissement au quartier général de l’UNESCO début juin. Cependant, si leur requête est acceptée, les Etats-Unis devront payer plus de 600 millions de dollars d’arriérés à l’organisation.

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