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En réponse aux vols récents, le British Museum veut numériser ses collections

Le vol de 2000 objets de la collection du British Museum par le conservateur en chef Peter Higgs a encouragé l’institution à prendre des mesures inédites pour assurer la sécurité de ses œuvres. L’accès aux salles d’études du musée sera désormais mieux supervisé et celui aux chambres fortes, lui, interdit sans accompagnement. De plus, le British Museum souhaite numériser l’ensemble de sa collection, une opération qui devrait coûter plus de 11,5 millions d’euros.

Photographie de la voute intérieure du British Museum
Photographie de la voute intérieure du British Museum

Dans un récent communiqué de presse, le directeur par intérim du British Museum, Mark Jones, a déclaré : « Après avoir découvert que des objets avaient été volés dans la collection, nous avons pris des mesures pour améliorer la sécurité et nous sommes désormais convaincu qu'un tel vol ne pourra plus jamais se reproduire. Je suis convaincu que la réponse la plus importante à ces vols est l'amélioration de l'accès, car plus une collection est connue – et plus elle est utilisée – plus vite les absences sont remarquées. »


L’une des mesures phares de ce projet de sécurité consiste à numériser l’intégralité des objets de l’institution, soit une mise à jour de 2,4 millions d’enregistrements. Selon le British Museum, l’opération devrait nécessiter environ cinq ans de travail et coûter près de 11,5 millions d’euros. A ce sujet, le président du conseil d’administration de l’institution, George Osborne, a assuré que « [le British Museum ne demande pas] cet argent au contribuable ou au gouvernement ; nous espérons le trouver dans le secteur privé ». Après l’annonce de la numérisation prochaine des œuvres du musée, M. Jones et M. Osborne ont témoigné devant la commission de la culture, des médias et des sports au Parlement britannique. Ils en ont d’ailleurs profité pour détailler les changements de politique en matière de sécurité et la manière dont le British Museum devrait traiter les futures plaintes sur le sujet.

Cette annonce inédite fait immédiatement suite au vol de 2000 objets du British Museum par Peter Higgs, l’ancien conservateur en chef du département greco-romain. Fin octobre, environ 350 œuvres avaient été retrouvées et le musée avait fait appel au public pour restituer les autres. Néanmoins, cette faille exceptionnelle dans la sécurité de l’institution encourage sa direction à prendre de nouvelles mesures pour protéger les différentes œuvres qu’elle abrite.



Un accès aux salles renforcé

Lors de l’annonce de la numérisation des objets, le directeur par intérim du British Museum a également confié son intention de modifier les règles d’accès aux salles de l’institution. En effet, les salles d’études – normalement accessibles sur rendez-vous – profiteront d’une meilleure supervision. De même, les chambres fortes du British Museum, elles, ne pourront plus être visitées sans accompagnateur dédié. Selon M. Osborne, la numérisation de la collection permettra d’accélérer le retour et le rapatriement des objets volés. De plus, cela encouragera peut-être certaines personnes à consulter les œuvres virtuellement au lieu de se rendre sur place.


Toutefois, M. Osborne a déclaré ne pas être « si surpris que cela » que des objets du British Museum aient été dérobés. Lors d’une commission du conseil d’administration, il a plutôt évoqué une confiance « complètement abusée » envers les membres du personnel, des dossiers modifiés et « de nombreuses mesures prises pour dissimuler » le vol. Il estime que les vols ont été commis sur une période de 20 à 25 ans et déplore que le musée n’ait pas réagi avant. Enfin, M. Osborne a souligné que Peter Higgs a évidemment été licencié après la découverte de son crime.


Une demande de restitution de la Grèce

A la suite de l’annonce des vols du British Museum, la ministre grecque de la culture, Lina Mendoni, a assuré que « l’hospitalité accordée aux marbres du Parthénon au British Museum a toujours été imparfaite, incomplète et problématique ». De son côté, M. Osborne a affirmé s’être entretenu avec le gouvernement grec quant à la création d’un « véritable partenariat ». « Cela signifierait que des objets provenant de Grèce viendraient ici – des objets qui n'ont potentiellement jamais quitté la Grèce auparavant et qui n'ont certainement jamais été vus dans ce pays – et que des objets de la collection du Parthénon pourraient se rendre en Grèce », expliquait-il dans un communiqué. Néanmoins, depuis le début de l’année, le contentieux concernant les marbres du Parthénon se poursuit entre l’institution et le gouvernement grec.




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