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En Bourgogne, découverte de 4300 artefacts datant de l’âge de glace

En Saône-et-Loire, le site de Fragnes-la-Loyère sera bientôt le théâtre de la construction d’un nouvel échangeur de l’A6. En prévision de ces travaux, les archéologues de l’Inrap ont donc mené des fouilles préventives dans la zone. Néanmoins, ils ne s’attendaient pas à faire la découverte exceptionnelle de 4300 artefacts de l’âge de glace.


Vue aérienne du site de fouilles de Fragnes-la-Loyère, en Saône-et-Loire
Vue aérienne du site de fouilles de Fragnes-la-Loyère, en Saône-et-Loire

C’est entre une bretelle d’insertion de l’A6 et une petite zone industrielle que les archéologues de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) ont débuté leurs fouilles. Cette zone de près de 6 000m2 sera bientôt exploitée par un nouvel échangeur de l’autoroute. Mais au début de l’année 2024, les recherches des archéologues les ont plutôt encouragés à se tourner vers le passé. A près d’une cinquantaine de centimètres sous la surface, ils ont découvert des lames de silex, des galets et des nucléus (ou noyaux de silex), tous datant de l’ère solutréenne.


« Ces vestiges peuvent paraître nombreux mais en réalité, pour ces grands tailleurs, cela ne représente que quelques jours de travail », détaillait Jean-Baptiste Lajoux, le responsable scientifique du site de Fragnes-la-Loyère. Selon son équipe, la zone de fouilles aurait servi de campement à des chasseurs paléolithiques avant qu’ils ne reprennent leur route. Durant leur court passage, il y a 22 000 ans, nos ancêtres n’ont effectivement pas laissé de traces de mobilier ni de constructions. « Les activités sur place sont spécialisées. Il y a un objectif bien particulier, l’équipement, la création et la réparation de lames », précisait Jean-Baptiste Lajoux. Toutefois, le site de Fragnes-la-Loyère a la particularité d’être entièrement à l’air libre, tandis que les vestiges de l’ère solutréenne sont généralement localisés dans des grottes.



Une découverte exceptionnelle pour les archéologues

Les 4300 artefacts solutréens découverts en Saône-et-Loire constituent une avancée majeure pour les archéologues. En effet, le mode de vie et les habitudes de nos ancêtres du Paléolithique ancien (entre 22 000 et 24 000 avant notre ère) demeurent fortement méconnus. Selon les spécialistes, les galets étaient, par exemple, utilisés pour cercler les feux et délimiter les zones de leur campement. De même, ils pouvaient servir à frapper les silex, à concasser les aliments ou à chauffer les repas. Dans certains cas, les galets avaient la même fonction que dans les saunas modernes et réchauffaient les habitations.


Néanmoins, les Solutréens [NDLR : culture paléolithique ayant émergé en France et en Espagne vers 22 000 avant notre ère] usaient également de pierres aux dimensions très précises. Taillées en forme de feuilles de laurier ou de saule, elles étaient dotées de lames étroites, de pointes à cran et pouvaient atteindre 35 cm de longueur. De plus, la culture solutréenne se distinguait par un attrait particulier pour l’esthétisme, à travers la conception de colliers, de perles et de parures.


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