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Des peintures rupestres de bateaux Moluquois découvertes en Australie

A Mount Borradaile, un site aborigène sacré au cœur de la Terre d’Arnhem, en Australie, des archéologues se sont penchés sur des représentations de bateaux Moluquois. Originaires d’Indonésie, les Moluquois auraient visité le nord-est de l’Australie à plusieurs reprises.

Photographie et image radio d’une peinture rupestre représentant un vaisseau Moluquois, découverte à Awunbarna, dans la Terre d’Arnhem, en Australie
Peinture rupestre d’un vaisseau Moluquois en Terre d’Arnhem, Australie

Les habitants des îles Moluques vivent dans l’archipel indonésien éponyme depuis plus de 30 000 ans. Si les vagues migratoires de la région ont provoqué une influence austronésienne sur cette population depuis 5000 à 2000 ans avant notre ère, les chercheurs n’avaient pas identifié de rapport direct entre les Moluquois et l’Australie. Mais une récente découverte des chercheurs de l’université de Flinders amène de nouvelles informations sur l’évolution de ce peuple mélanésien.


Le Mont Borradaile, aussi connu sous le nom d’Awunbarna, au nord de l’Australie, regorge de peintures rupestres détaillant des vaisseaux Européens, des armes, des poissons et des macropodes. Or, depuis les années 1970, les archéologues se sont penchés sur la représentation de deux vaisseaux qui ne ressemblaient pas aux autres figures dépeintes. Récemment, des archéologues de l’université de Flinders, à Adelaïde, ont fait le rapprochement entre ces représentations et les navires de guerre traditionnels Moluquois. Cela signifierait, ainsi, que le peuple mélanésien aurait atteint l’Australie bien avant la colonisation et rencontré les peuples aborigènes locaux.


« Ces deux peintures ajoutent une autre dimension à la sphère d’interaction du nord de l’Australie. Cela montre que l’Australie n’est pas qu’une terre isolée, au milieu de nulle part, coupée de 65 000 ans d’Histoire d’autres cultures, » explique le Professeur Daryl Wesley, de l’université de Flinders, et co-auteur de la recherche sur les peintures. « Il s’agit ici de navires de guerre, décorés de drapeaux et d’éléments qui les démarquent des traditionnels bateaux de pêche. […] Ce qui est très intéressant, c’est le détail dont [l’artiste aborigène] a pu témoigner quant aux navires. Cela ne suggère pas une vue distante depuis les côtes australienne, » ajoute-t-il. Selon lui, les aborigènes auraient donc passé suffisamment de temps près des vaisseaux pour les représenter avec autant d’exactitude.


Quelle population aurait rencontré l’autre ?


Selon la Professeure Sue O’Connor, qui n’a pas participé à la recherche, suggère que la représentation des vaisseaux Moluquois n’atteste pas du sens de la migration qui s’est opérée entre les deux régions. « Cela peut démontrer que les vaisseaux ont visité la Terre d’Arnhem, tout comme cela peut témoigner du fait que des aborigènes d’Arnhem auraient visité la région Moluquoise, vu ce type de navires, et les auraient ensuite dépeint à Awunbarna, » remarque-t-elle. De fait, des traces de migrations aborigènes ont été identifiées à Makassar et le Dr. Connor suggère que des éléments similaires pourraient exister dans les îles Moluques.


De son côté, le Professeur Paul Tacon, qui travaille régulièrement avec le Dr. Wesley, suggère que les archéologues devraient se pencher plus à même sur les rencontres que les aborigènes d’Australie ont pu faire à travers les siècles. Selon lui, ces découvertes montrent que les chercheurs devraient se pencher de nouveaux sur les peintures rupestres de la Terre d’Arnhem, et notamment sur d’autres représentations de vaisseaux non identifiées. « Nous pourrions découvrir d’autres éléments qui font le lien entre l’Australie et d’autres régions d’Asie du Sud-Est, » assure-t-il.


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