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Des archéologues japonais découvrent 100 000 pièces de monnaie anciennes sur un chantier

Dernière mise à jour : 28 nov. 2023

Lors de fouilles préventives, des archéologues japonais de la préfecture de Gunma ont découvert un trésor inestimable datant de l’Empire chinois. Les spécialistes ont mené leurs recherches sur un chantier de construction à Maebashi, avant que les ouvriers ne débutent la construction d’une usine. D’après les spécialistes, les 100 000 pièces de monnaie retrouvées datent d’au moins 2 000 ans, mais ont été frappées à plusieurs époques différentes.

Quelques uns des paquets contenant les pièces de monnaie ancienne
Quelques uns des paquets contenant les pièces de monnaie ancienne

Les fouilles préventives réservent souvent d’étonnantes surprises aux archéologues. C’est le cas des spécialistes de la région de Gunma, au Japon. Leurs recherches précédant la construction d’une usine leur ont permis de découvrir 1060 paquets contenant un total de 100 000 pièces de monnaie ancienne. Selon le journal local The Asahi Shimbun, plus de 300 pièces ont déjà été examinées par les archéologues. La plus ancienne des pièces porte l’inscription Banliang (ou « demi-once »), un symbole emblématique de la monnaie chinoise d’il y a plus de 2 000 ans. La plus récente date du XIIIe siècle.


Dans un communiqué à Live Science, le professeur Ethan Segal de l’université du Michigan – qui n’a pas participé à la découverte – expliquait que des pièces de monnaie similaires ont été découvertes dans tout le Japon, dans les dernières décennies. « Des caches de pièces de monnaie enterrées, datant pour la plupart de la période médiévale du Japon (du XIIIe au XVIe siècle), ont été découvertes dans de nombreux endroits de l'archipel. […] Ce n'est qu'à la fin du VIIe siècle que les Japonais ont commencé à produire leur propre monnaie métallique. Le trou dans les pièces était utilisé pour permettre aux gens d'enfiler de grandes quantités de pièces, généralement 100 pièces par corde », détaillait-il. D’après les photos publiées par les archéologues japonais, la plupart des pièces découvertes sont en effet percées d’un trou carré.



« Les Japonais ont fabriqué leurs propres pièces de monnaie jusqu'au milieu du Xe siècle, mais ils ont cessé de le faire à cette époque en raison de changements économiques et d'un approvisionnement insuffisant en minerai de cuivre », précisait le professeur de l’université du Michigan. Il suggère également que nombre de pièces pourraient provenir du nord, et plus précisément de la dynastie des Song (960 à 1127). Cette famille royale fabriquait effectivement beaucoup de pièces de monnaie, mais, après l’invasion du groupe nomade Jurchen au XIIe siècle, leurs pièces ont perdu de leur valeur. Par la suite, les habitants de la région les utilisaient plutôt pour acheter des biens à l’étranger.


Un trésor enterré depuis plus de 700 ans

Comme son confrère américain, le professeur William Farris de l’université d’Hawaï, spécialiste de l’histoire japonaise, a contacté Live Science peu de temps après la découverte. Dans un email adressé à la rédaction, il suppose que le trésor japonais a probablement été enterré peu de temps après la création de la pièce la plus récente, soit au XIIIe siècle. Cette période japonaise correspond à l’ère Kamakura, pendant laquelle les guerriers ont établi un shogunat (système permettant à un gouverneur militaire de diriger le pays). L’emplacement actuel du trésor et sa datation « suggèrent que les déposants étaient des guerriers de la région », a déclaré M. Farris.


Néanmoins, ce spécialiste précisé que la datation des 100 000 pièces de monnaie pourrait être prématurée, car seule une partie du trésor a pu être examinée et certaines pièces pourraient avoir été frappées après le XIIIe siècle. « Il est d’ailleurs plus courant que les grandes caches de pièces comme celle de Maebashi datent du quatorzième siècle, lorsque les guerres étaient plus fréquentes en raison de l'effondrement de Kamakura », affirme-t-il dans son courriel. Actuellement, plusieurs pièces sont exposées à la division culturelle de Maebashi, selon un communiqué de presse de la ville. Toutefois, les archéologues à l’origine des fouilles ne se sont pas encore prononcés quant à leur découverte.



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