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Aux Etats-Unis, un vase acheté 3,50€ en friperie se revend à plus de 90 000€

En décembre dernier, une Américaine de 43 ans a vendu un vase aux enchères pour plus de 90 000€. Après avoir acquis l’objet dans un magasin d’occasion pour 3,50€, Jessica Vincent était convaincue qu’il avait une valeur plus importante et l’a fait expertiser par la maison de vente Wright. Toutefois, elle ne se doutait pas qu’il s’agissait d’une œuvre italienne d’un architecte de renom, qui allait changer sa vie.


Photographie du vase de Carlo Scarpa, réalisé dans les années 1940
Le vase de Carlo Scarpa, réalisé dans les années 1940

En juin 2023, Jessica Vincent visitait un magasin d’occasion GoodWill en Virginie, comme à son habitude, lorsqu’un objet a attiré son attention. Un vase irisé, en forme de bouteille, décoré de tourbillons verts et rouges, qui n’avait même pas d’étiquette de prix. Sur le fond de la bouteille figure l’inscription « M » qui, selon Mme Vincent, signifie Murano, une île au large de Venise reconnue comme le berceau de la verrerie italienne. Férue de bonnes affaires, l’Américaine de 43 ans a choisi d’acheter l’objet, convaincue « qu’il pouvait valoir 1000 ou 2000 dollars ». Néanmoins, elle n’avait aucune idée de sa valeur réelle.


Dès son retour de la friperie GoodWill, Jessica Vincent a rejoint plusieurs groupes Facebook d’identification de verreries afin de s’informer sur le vase. Certains membres de ces réseaux sociaux lui ont dit que l’objet ressemblait à une œuvre de Carlo Scarpa, un architecte italien du XXe siècle, et lui ont conseillé de contacter la maison de ventes aux enchères Wright. Mme Vincent a alors envoyé plusieurs photos du vase à l’institution et son président, Richard Wright, lui a répondu presque immédiatement. « Dès que j’ai vu les photos, j’ai eu un très bon pressentiment », déclarait-il au New York Times.



De fait, la pièce a été authentifiée comme une œuvre de Carlo Scarpa, appartenant à sa série « Pennellate », conçue dans les années 1940. « On ne sait pas exactement combien de vases compte cette série », expliquait M. Wright. Toutefois, l’expert fut particulièrement impressionné de l’état impeccable de l’objet, qui a permis sa mise aux enchères rapides. « S'il y avait eu un éclat, même minime, il aurait probablement été vendu pour moins de 10 000 dollars. C’était comme un billet de loterie gagnant », affirmait-il. De son côté, Laura Faisons, la porte-parole de GoodWill assure qu’il serait « presque impossible d'identifier le donateur exact de cette pièce ».



La première estimation de la maison de vente Wright pour le vase s’élevait à 45 000€. Mais malgré sa valeur monétaire importante, Mme Vincent ne désirait pas le garder. « Lorsque j'ai appris la rareté de ces vases et leur valeur potentielle, je me suis sentie un peu nerveuse de les conserver, car tout pouvait leur arriver. Lorsque vous possédez une pièce aussi chère, vous vous dites : Et si... », expliquait-elle au New York Times. « Je savais que je voulais le rendre au monde de l'art. Ils ne savaient pas qu'il existait. J'ai l'impression de l'avoir sauvé de l'obscurité », poursuivait-elle.


Contre toute attente, le vase a été vendu aux enchères pour plus de 90 000€ au mois de décembre dernier. Jessica Vincent a notamment acquis les deux tiers de cette somme, tandis que le reste a été récupéré par la maison de vente Wright. « Bien que nous ayons vendu d'autres objets découverts dans des friperies, il s'agit de l'œuvre la plus précieuse que nous ayons traitée avec cette histoire », affirmait M. Wright au média américain.


Propriétaire d’une ferme des années 1930 qui nécessite de nombreuses rénovations, Mme Vincent compte utiliser ce gain inattendu pour effectuer des travaux d’aménagement de sa demeure. Elle a déclaré qu’elle visitait les magasins d’occasion comme GoodWill depuis toujours et développé un certain sens pour les objets de valeur. Par le passé, elle a d’ailleurs acquis plusieurs objets qu’elle a pu revendre quelques milliers de dollars. « On ne sait jamais ce que l’on va trouver dans ces magasins, mais ça fait partie du plaisir ! » déclarait-elle au New York Times.




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