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Au Pérou, l’IA dévoile de nouveaux géoglyphes de Nazca

Tantôt admirée, tantôt redoutée, l’intelligence artificielle (IA) s’inscrit de plus en plus dans nos vies quotidiennes. Pour certains, cette technologie de pointe représente toutefois un atout inégalé. C’est notamment le cas d’archéologues japonais, qui se sont appuyés sur cette innovation lors de leurs recherches en Amérique du Sud.


Photographie d’un géoglyphe en forme de félin, découvert en 2020 dans la région de Nazca
Géoglyphe de félin, découvert en 2020 dans la région de Nazca

Début juin, les archéologues de l’université japonaise Yamagata ont découvert de nouveaux géoglyphes grâce à l’intelligence artificielle. Ces derniers représentent notamment une forme humanoïde tenant un gourdin, un poisson ayant une grande bouche, des jambes s’étendant sur près de 80 m et un oiseau squelettique. De fait, ces découvertes s’inscrivent dans un travail de recherche débuté en 2016 par les spécialistes japonais.


Les archéologues ont utilisé des photographies aériennes ayant une résolution au sol de 0,1 m par pixel afin de délimiter tout le plateau de Nazca, soit près de 240 km carrés. Cette première étape a engendré une analyse de cinq ans, afin d’identifier manuellement chacun des géoglyphes. Néanmoins, ceux-ci ont pu être vérifiés par le biais de l’intelligence artificielle, qui a également mis en lumière certaines lignes passées inaperçues auprès des chercheurs. En effet, l’entreprise IBM a mis au service des archéologues une IA capable de détecter et identifier les géoglyphes. Selon les spécialistes, cette innovation est 21 fois plus rapide que les méthodes traditionnelles.


« Notre approche permet à DL [Deep Learning, soit Apprentissage Profond] d’apprendre les représentations d’images avec une meilleure performance générale, ce qui permet la découverte d’éléments qui ont été difficiles à révéler par le passé », ont expliqué les archéologues au Journal de Science Archéologique. « Notre méthode contribue à la recherche archéologique en établissant un nouveau paradigme, qui combine l’étude de terrain et l’IA, ce qui mène à un travail plus efficace et plus efficient ».


Photographies aériennes et images par IA des nouveaux géoglyphes découverts au Pérou, par les archéologues japonais de l’université Yamagata
Géoglyphes découverts par les archéologues de l’université Yamagata, avec leur représentation par IA


Dans la province de Nazca, au sud du Pérou, les géoglyphes se comptent par centaines. Réalisés entre le IIIe avant notre ère et le VIIe siècle par la civilisation Nazca – une culture pré-inca, ils ont été découverts en 1927 par l’archéologue Manuel Toribio Mejía Xesspe. Néanmoins, de premières mentions de ces lignes avaient été faites au XVIe siècle par le conquistador Pedro Cieza de León dans ses Chroniques du Pérou. L’explorateur croyait alors qu’il s’agissait de traces de piste. Depuis 1994, les « Lignes et géoglyphes au Nasca et Palpa » sont inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO.


Les spécialistes considèrent que les Nazcas ont découvert un sol grisâtre sous les cailloux rouges qui s’étendent dans ce désert et décidé d’y tracer des figures gigantesques. Cette civilisation pré-inca aurait ainsi inscrit plusieurs géoglyphes à l’aide de méthodes géométriques comme le carroyage sur une zone de près de 50 km. Malgré la superficialité de ces lignes, le microclimat local a permis de les conserver intactes depuis plusieurs siècles. De nos jours, le site est également réglementé par les autorités locales afin de continuer à le préserver.


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