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Au MONA de Tasmanie, les œuvres de Picasso exposées… dans les toilettes

En mars 2024, le tribunal civil et administratif de Tasmanie a jugé que l’exposition « Ladies Lounge » du Musée d’Art Ancien et Nouveau (MONA) était discriminatoire. Suite à cette décision de justice, l’institution a choisi de fermer intégralement cette aile de l’édifice. De son côté, l’artiste Kirsha Kaechele a préféré déplacer des œuvres du célèbre maître espagnol.

Toilettes des femmes, avec l'une des oeuvres de Picasso (Crédit : MONA, Tasmanie)
Toilettes des femmes, avec l'une des oeuvres de Picasso (Crédit : MONA, Tasmanie)

« Pendant que le Ladies Lounge subit une série de réformes pour répondre aux exemptions requises pour sa réouverture, j'ai fait un peu de redécoration. J'ai pensé que certaines salles de bains du musée auraient besoin d'une mise à jour... un peu de cubisme dans les cabines. J’ai donc déplacé les Picasso, » expliquait l’artiste Kirsha Kaechele dans une récente interview.


Celle qui était à l’origine de l’exposition « Ladies Lounge » du MONA, exclusivement réservée aux femmes, compte effectivement prendre sa revanche sur la décision de justice l’ayant obligé à fermer sa collection. En mars dernier, le tribunal civil et administratif de Tasmanie a notamment jugé cette exposition de « discriminatoire » après qu’un client mécontent du musée a déposé une plainte. Cette décision obligeait l’institution à ouvrir le « Ladies Lounge » aux hommes dans un délai de 28 jours. De son côté, Kirsha Kaechele a préféré clôturer définitivement l’exposition.



Lorsque le tribunal a rendu sa décision sur l’affaire, Mme Kaechele a affirmé son intention de ne pas l’accepter : « Nous devons demander à la loi d'envisager une lecture plus large de ses définitions telles qu'elles s'appliquent à l'art et à l'impact qu'il a sur le monde, ainsi que le droit pour l'art conceptuel de mettre certaines personnes (les hommes) mal à l'aise. »


Au mois de mai, l’artiste a déplacé trois œuvres de Picasso (Déjeuner sur l’herbe, Femme allongée sur canapé et Après Manet, 1961) dans l’une des toilettes unisexes du MONA, qu’elle a renommée « Ladies Room ». Interrogée par un média, Mme Kaechele a d’ailleurs exprimé qu’elle transformerait peut-être son exposition en toilettes ou en église. Cela lui permettrait -selon les exemptions prévues par la loi anti-discrimination de Tasmanie- d’en faire un espace réservé aux femmes, comme c’était auparavant le cas. Pendant ce temps, le « Ladies Lounge » original est « Fermé pour réforme » et inaccessible au public.


« Nous allons rouvrir le salon en tant qu'église/école/installations/toilettes/etc. en vertu de l'article 26 de la loi anti-discrimination », précisait Kirsha Kaechele dans un récent communiqué. « Mais en attendant, profitez-en, mesdames ! Cela s'applique à TOUTES les femmes, vous savez qui vous êtes et vous êtes les bienvenues. »



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