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Arrestation de 16 activistes écologistes au MoMA, à New York

La lutte acharnée entre certains activistes écologistes et l’art perdure encore, tandis que des manifestants ont récemment été arrêtés devant le MoMA, à New York. Condamnant le président du conseil d’administration du musée pour ses liens avec l’industrie des combustibles fossiles, les protestataires ont mené plusieurs actions de front devant et au sein de l’édifice. En fin de journée, 16 activistes ont donc été arrêtés par les autorités new-yorkaises.

Photographie des manifestants écologistes devant le MoMA, à New York
Les manifestants écologistes devant le MoMA, à New York

En 2021, Marie-Josée Kravis a pris la tête du conseil d’administration du Museum of Modern Art (MoMA), à New York, à la suite du financier Leon Black. L’homme avait en effet été appelé à quitter son poste, en lien avec des accusations d’agressions sexuelles, mais aussi de ses relations avec le délinquant Jeffrey Epstein. Néanmoins, Leon Black demeure administrateur du musée d’art moderne, dans l’ombre de sa collègue récemment nommée.


Malheureusement, cette dernière n’est pas exempte de reproches, selon de nombreux activistes écologistes. En effet, Marie-Josée Kravis et son mari Henry Kravis investissent régulièrement dans des projets liés aux combustibles fossiles, à travers leur société de capital-investissement Kohlberg Kravis Roberts (KKR), l’une des cinq plus grandes sociétés capital-investissement au monde, dont le portefeuille d’investissement comprend des entreprises des secteurs pétrolier et gazier aux Etats-Unis, au Canada, au Royaume-Uni, en Europe et au Moyen-Orient. De fait, plusieurs groupes de militants pour le climat ont manifesté début septembre devant le MoMA, afin de demander sa démission du conseil d’administration. Début juin, un groupe de militants avait déjà interrompu l’événement de bienfaisance annuel du musée, pour les mêmes raisons.


Le 15 septembre dernier, une cinquantaine d’activistes s’est réuni devant le musée en début d’après-midi, scandant des messages contre la société financière et la direction du MoMA. En parallèle, des chefs héréditaires de la nation autochtone Wet'suwet'en ont prononcé des discours en faveur des activistes et accusant KKR de « tuer l’eau, tuer [leur] mode de vie et tuer la faune ». Ils ont également remis une lettre à un agent de sécurité, exigeant la révocation de Mme Kravis de la direction du musée. Gina Peltier, l’une des membres de la tribu Chippewa de Turtle Mountain, dans le Michigan, a déclaré lors de la manifestation que « les gens dans [le MoMA] sont responsables du chaos climatique. Nous espérons que la tenue de ce rassemblement attirera l'attention des gens sur la tragédie qui se déroule sous nos yeux ».


L’accès principal du MoMA bloqué par les manifestants

Vers 14h, les activistes se sont dispersés avant de revenir une heure après devant le musée et de s’asseoir devant les entrées pour les bloquer. Le blocus s’est accompagné de nombreux chants protestataires et de spectacles de tambours. Peu après, les militants ont même organisé un « die-in », pratique consistant à s’allonger sur le sol et mimer la mort. Pendant ce temps, au second étage du MoMA, plusieurs manifestants ont installé une banderole dont le slogan accusait la société KKR de mettre à mal l’environnement. Une demi-heure plus tard, le musée s’est vu obligé de condamner l’accès à son hall d’entrée afin de décourager les activistes.


Ces derniers ont choisi de poursuivre leur manifestation en empêchant les visiteurs de sortir par des escalators de sécurité, à l’arrière du bâtiment. Les militants ont continué à mener plusieurs actions devant le musée jusqu’à sa fermeture, à 17h30. Plus tard dans la soirée, 16 d’entre eux ont été arrêtés par la police new-yorkaise, selon les groupes écologistes Climate Defenders (Défenseurs du Climat) et New York Communities for Change (Communautés New-Yorkaises pour le Changement, ou NYCC).

Sur place, le média Hyperallergic a pu interroger Alicé Nascimento, du groupe NYCC, qui a expliqué que les manifestants sont revenus devant le MoMA vers 15h20 et ont refusé de quitter les lieux. Ils ont exigé que le directeur du musée, Glenn Lowry, rencontre les chefs héréditaires Wet’suwet’en et prenne des mesures pour interrompre la construction d’un gazoduc, partiellement financé par KKR. De son côté, Jonathan Westin, directeur du Climate Organizing Hub, a déclaré : « au lieu de rencontrer les leaders indigènes, les dirigeants du MoMA ont décidé de faire arrêter 16 activistes et de fermer leur propre musée. C'est un tel échec du leadership du MoMA, qui ne s'engage même pas sur son propre rôle dans la perpétuation de la crise climatique. »

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Une série de manifestations pour le climat

La nuit précédente, 24 activistes écologistes se sont également fait arrêter lors d’une manifestation à la CitiBank de New York. Ces deux actions militantes se joignent à celle réalisée à BlackRoc, le 13 septembre, en vue de la semaine du climat dans la Grande Pomme. Au total, ce sont 46 manifestants qui ont été arrêtés par la police new-yorkaise entre le 13 et le 15 septembre.

Dans un communiqué en réponse aux manifestations, la société KKR a déclaré : « Nous nous engageons à investir dans une transition énergétique durable, qui soutient le passage à un avenir énergétique propre tout en reconnaissant l'importance continue de fournir l'énergie conventionnelle nécessaire au bien-être, à la sécurité et à la croissance économique dans le monde d'aujourd'hui. ».

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